Le cabinet Congo va réaliser une étude qui va porter sur les impacts socioéconomiques de la crise Russo-Ukrainienne et le développement des stratégies énergétiques et alimentaires résilientes aux chocs en République Démocratique du Congo.
Ce document va permettre au gouvernement de la RDC de formuler et de mettre en route, sur base d’évidences pertinentes, une réponse ciblée efficace aux chocs sur l’économie et les conditions de vies des populations congolaises.
C’est dans ce cadre que Congo Challenge a, par le biais du Professeur Jean Baptiste Ntagoma, directeur de la rédaction de la Revue Congo Challenge, présenté ce mardi 7 février 2023 l’approche méthodologique, chronogramme et plan du travail.
Parmi les objectifs de tout État moderne, le développement économique occupe une place primordiale. L’atteinte de cette fin exige la mobilisation d’importants moyens financiers par les pouvoirs publics. C’est à ce titre que les régies financières ont pour vocation la collecte des ressources publiques destinées à financer le processus du développement économique.
En République démocratique du Congo (RDC), il existe trois régies financières dont la mission consiste à lever les ressources nécessaires à la production de biens et services publics : (i) la Direction Générale des Impôts – DGI en sigle – chargée de percevoir les impôts intérieurs (recettes fiscales) ; (ii) la Direction Générale des Douanes et Accises – DGDA en sigle – chargée de percevoir les droits de douane (recettes douanières) ; et (iii) la Direction Générale des Recettes Administratives, judiciaires, domaniales et de Participation – DGRAD en sigle – chargée de percevoir les taxes (recettes non fiscales). Tout en étant dotées d’une autonomie administrative et financière, ces trois administrations sont placées sous la tutelle du Ministère des Finances.
Figure 10 : Évolution mensuelle des recettes publiques en RDC
Note : Les données sont exprimées en millions de CDF.
Source : Ministère des Finances (Données du CTR).
Depuis fin 2021, l’on assiste à une augmentation soutenue des recettes publiques collectées par les régies financières en RDC. Le niveau moyen des recettes au cours du premier trimestre 2022 représente près du double de celui du premier trimestre 2021. En effet, les recettes sont passées de 685 395 millions de CDF à 1 108 445 millions de CDF en moyenne trimestrielle, soit un taux d’accroissement de 61,72% en glissement annuel.
Tableau 4 : Composition moyenne des recettes publiques en RDC
Trim. I 2021
Trim. II 2021
Trim. III 2021
Trim. IV 2021
Trim. I 2022
Recettes fiscales
76,04
72,64
81,21
80,81
74,08
Recettes non fiscales
20,21
18,04
15,85
15,69
20,32
Recettes pétrolières
03,20
03,46
02,90
03,38
05,45
Note : Les données sont exprimées en pourcentage par moyenne trimestrielle.
Source : Congo Challenge.
En termes de contribution à cette forte mobilisation des ressources, la DGI et la DGDA conservent un poids prédominant avec plus de 75% du total des recettes. Comme l’indique le tableau 4, les recettes fiscales représentent les principales ressources financières collectées par l’économie congolaise, et cet état des choses a demeuré dans le statu quo durant toute la période sous examen (cf. Figure 11).
Figure 11 : Évolution des parts des recettes publiques par catégories en RDC
Source : Ministère des Finances (Données du CTR).
Au regard des faits précédemment établis, est-il techniquement raisonnable de conclure en faveur des performances louables de la part des régies financières ? D’un point de vue théorique, les recettes publiques sont caractérisées par une composante structurelle et une composante conjoncturelle. La première se rapporte aux dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour une collecte optimale des ressources. La seconde est attachée aux mouvements de la conjoncture économique. Ainsi, pour doter l’État de plus de moyens, il sied d’agir sur les structures de l’économie, notamment en diversifiant la base productive. On comprend donc que la performance d’une régie financière s’apprécie au travers de la composante structurelle des recettes publiques.
Durant les derniers mois de l’année 2021 et particulièrement au cours du mois de mars 2022, les régies financières ont réalisé des taux d’exécution de plus de 100%, tel que l’indique le Tableau 5 en annexe. Tout en étant un élément avantageux pour le Trésor public, cette mobilisation accrue des ressources publiques a coïncidé avec une période d’embellie des cours des produits miniers, et donc une évolution favorable de la conjoncture.
Engendrée par les fortes tensions sur l’offre à la suite des craintes des approvisionnements énergétiques très restreints en Europe et en Asie depuis le dernier trimestre 2021, l’embellie des cours des produits miniers s’est consolidée au cours du premier trimestre 2022 à la suite notamment de l’augmentation remarquable des importations chinoises, avant l’implémentation des restrictions sanitaires en Chine[1]. À la lumière de la Figure 3, il ressort que les cours du cuivre et du cobalt ont accusé des tendances solidement haussières au cours des douze derniers mois. De même, l’indice des prix des matières premières construit par le Fonds Monétaire International (FMI) a exhibé une dynamique à la hausse depuis fin 2021.
Figure 12 : Dynamique des cours des métaux de la filière cupro-cobaltifère
Note : Les cours du cuivre et du cobalt sont exprimés en USD par tonne métrique.
Source : Macrotrends.
En RDC, le secteur minier est le principal pourvoyeur des recettes publiques. Il n’est donc pas aberrant de conjecturer que la performance apparente réalisée par les régies financières soit le fruit d’une évolution plutôt favorable de la conjoncture économique mondiale, notamment sur le marché des produits de base. Les performances réelles devraient procéder d’un ensemble d’actions destinées à lutter contre la sous-mobilisation des ressources étatiques, et donc de la composante structurelle des recettes.
De plus, les recettes collectées ne reflètent pas le potentiel fiscal des régies dont une part significative est grevée des exonérations et de l’activité sous exercée en matière de contentieux et de recouvrement. C’est dire que l’efficience dans la collecte des recettes publiques en RDC est mise en mal par le manque de rigueur dans la gestion des dossiers contentieux liés à la fraude dans le paiement des droits et des redevances dus à l’État. La sous-exploitation de l’activité contentieuse demeure ainsi l’un des problèmes structurels que les administrations financières sont appelées à surmonter. À titre d’illustration, durant les trois dernières années, le produit de l’activité contentieuse s’est évalué en moyenne à 0,17% des recettes réalisées, ce qui demeure largement inférieur au seuil internationalement admis de 5%. Par conséquent, pour apprécier les performances des régies, il ne faudrait pas s’en tenir à la composante conjoncturelle des recettes, mais plutôt à la composante structurelle, particulièrement à leur capacité à gérer les contentieux fiscaux.
Par ailleurs, rapportées au PIB, les recettes publiques ont représenté près de 10,8% de pression fiscale en 2021. Bien qu’en hausse significative par rapport à l’année 2020 (6,7%), la pression fiscale reste en-deçà de la moyenne africaine située autour de 20%. En effet, la norme de la pression fiscale pour les pays miniers s’établit à 20%, ce qui correspond à la moyenne d’Afrique subsaharienne. Disposer d’une pression fiscale inférieure à cette norme révèle ainsi un problème de faible collecte des recettes étatiques. Autrement dit, la croissance économique ne rapporte pas suffisamment à l’État en termes de ressources financières. Il se pose donc un problème de sous-mobilisation des recettes publiques susceptible d’être attribué à trois principaux facteurs : (i) la prédominance du secteur minier dans les exportations entraînant une faible diversification de l’économie ; (ii) les faibles performances économiques ne stimulant pas l’élargissement de la base fiscale ; et (iii) la persistance de la corruption reflétant la faiblesse des institutions.
Eu égard à ce qui précède, des efforts considérables devront être déployés pour améliorer structurellement les capacités de collecte des régies financières. Parmi ces efforts de réforme, il y a lieu de mentionner entre autres : (i) l’intégration des systèmes informatiques des régies financières afin de favoriser l’accessibilité en temps réel aux données entre ces administrations fiscales ; (ii) la fusion des régies financières afin de mettre en place des procédures fiscales intégrées ; (iii) la promotion du civisme fiscal afin de prévenir la fraude ou l’évasion fiscale. Ce n’est qu’à ce titre qu’il sera possible de doter l’État congolais des moyens financiers indispensables pour le financement du développement économique de la RDC.
Annexe
Tableau 5 : Réalisation des assignations budgétaires par les régies financières (en millions de CDF)
DGI
DGDA
DGRAD
Prévision
Réalisation
Taux d’exécution
Prévision
Réalisation
Taux d’exécution
Prévision
Réalisation
Taux d’exécution
Janv-21
396 032
317 896
80,27%
217 227
174 368
80,27%
141 433
84 348
59,64%
Févr-21
396 032
306 060
77,28%
217 227
167 876
77,28%
141 433
109 985
77,76%
Mars-21
396 032
376 621
95,10%
217 227
206 580
95,10%
141 433
240 869
170,31%
Avr-21
396 032
760 503
192,03%
217 227
417 142
192,03%
141 433
153 944
108,85%
Mai-21
396 032
222 905
56,28%
217 227
122 265
56,28%
141 433
133 491
94,38%
Juin-21
396 032
472 676
119,35%
217 227
259 267
119,35%
141 433
190 998
135,04%
Juil-21
396 032
654 092
165,16%
217 227
358 775
165,16%
141 433
187 708
132,72%
Août-21
396 032
480 084
121,22%
217 227
263 331
121,22%
141 433
124 514
88,04%
Sept-21
396 032
561 773
141,85%
217 227
308 137
141,85%
141 433
204 469
144,57%
Oct-21
396 032
499 709
126,18%
217 227
274 095
126,18%
141 433
130 501
92,27%
Nov-21
396 032
520 372
131,40%
217 227
285 429
131,40%
141 433
156 515
110,66%
Déc-21
396 032
503 176
127,05%
217 227
275 996
127,05%
141 433
171 872
121,52%
Janv-22
573 457
485 980
84,75%
325 011
266 564
82,02%
186 774
187 229
100,24%
Févr-22
573 457
408 818
71,29%
325 011
224 240
68,99%
186 774
166 984
89,40%
Mars-22
573 457
700 545
122,16%
325 011
384 255
118,23%
186 774
335 824
179,80%
Note : Les prévisions mensuelles sont obtenues sur base d’une désagrégation linéaire du montant voté durant l’année concernée.
Source : Loi de finances (exercices 2021 & 2022) et Données du CTR (Ministère des Finances).
[1] Depuis fin mars 2022, la Chine fait face à une grave vague de Covid-19 qui l’a contrainte à lever de nouvelles mesures restrictives visant à contenir la propagation de la maladie. À la suite de ces restrictions, plusieurs inquiétudes émergent au sujet d’une éventuelle diminution des importations chinoises du cuivre et du cobalt, laquelle entrainerait un ralentissement de l’activité manufacturière et de services chinoise, et donc la chute des cours des métaux de la filière cupro-cobaltifère.
Les statistiques du CTR (Ministère des Finances) montrent qu’à la quatrième semaine du mois d’avril 2022, le Trésor public a enregistré un excédent de 1 266 195 millions de CDF. Cet excédent résulte d’un niveau de dépenses de 1 433 621 millions de CDF contre de recettes de 2 699 816 millions de CDF. Le solde cumulé au mois d’avril renseigne un excédent de 511 606 millions de CDF. Il est à noter que les dépenses en capital de ce mois d’avril ont chuté comparativement à celles du mois dernier. Elles sont passées de 619 921 millions de CDF à 123 322 millions de CDF. Il ressort que le gouvernement n’a pas consenti suffisamment d’efforts pour accorder une plus grande part aux investissements en capital. Les autorités congolaises doivent garder toujours à l’esprit l’augmentation de dépenses en capital si elles veulent une croissance forte et soutenue.
À la fin du mois d’avril 2022, les dépenses de rémunérations ont représenté 37,8% de l’ensemble des dépenses engagées. Étant donné que l’opération de la paie de fonctionnaires commence vers la fin du mois, il se peut que ces données subissent des changements.
Agrégats du secteur public (en millions de CDF)
Source : Ministère des Finances (CTR)
La Direction Générale de la Direction Générale des Impôts (DGI) a communiqué qu’elle a réalisé une performance historique de 3 023 319 980 688,92 de CDF, soit près de 1,5 milliards de USD de recettes à la fin de ce mois d’avril 2022. Il y a une augmentation de 44,8% par rapport à l’exercice de 2021, tandis que les recettes annuelles prévues dans le budget de 2022 sont estimées à 6 881 487 873 447 de CDF, soit près de 3,3 milliards de USD.
S’agissant de la prouesse de ce mois d’avril 2022, il y a lieu de noter que cette performance est étroitement liée à l’échéance fiscale du mois d’avril, notamment l’impôt sur les bénéfices et profits (30%) ; tous les contribuables s’acquittent du paiement de la différence entre l’impôt calculé et les acomptes prévisionnels déjà versés au cours de l’exercice précédente.
Après avoir formulé en 2019 sa demande d’admission à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC)[1], la République Démocratique du Congo a adhéré officiellement ce mardi 29 mars 2022 à cette communauté, lors d’un sommet tenu en ligne par des dirigeants de Etats membres. Elle est le 7ème pays membre de cette communauté et le plus grand en termes de démographie dont les potentialités économiques et les opportunités d’investissement sont énormes.
La question demeure non élucidée sur les avantages que tire la RDC dans sa multi-appartenance dans les communautés économiques régionales (CER). D’aucuns estiment que les intégrations régionales dont la RDC fait partie n’ont pas encore produit des résultats escomptés sur tout le plan. Pis encore, elle n’est pas toujours en bonne relation avec certains membres de dans certaines zones. Par contre certaines personnes affirment que cette appartenance de la RDC dans diverses communautés économiques régionales est essentiellement basée sur (i) la recherche de la paix en termes de sécurité pour certaines zones frontalières ; (ii) le libre-échange de personnes et de leurs biens.
Cette affirmation se justifie du fait que la RDC se retrouve au cœur de l’Afrique avec 9 pays voisins et elle est à la croisée des chemins de plusieurs influences et possibilités de rayonnement vers différentes régions du continent[2]. La RDC est constituée en trois ensembles économiques dépendants des mouvances d’échanges extérieurs[3].
Selon la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (UNCTAD) dans son rapport 2019 sur le développement économique en Afrique, les exportations intra-africaines ont représenté 16,6% en 2017 et les échanges intra-africains ont représenté 15,2% du total des exportations de l’Afrique pendant la période 2015-2017. Tandis que les échanges intrarégionaux des communautés économiques régionales ont été de 3,1 milliards dans entre les Etats de l’EAC, soit 48,3% de part du commerce intra-communautaire dans le commerce africain total. Il apparait que les échanges intrarégionaux entre les états de CER n’ont pas été significatifs par rapport aux échanges vers le reste du monde. Partant de ce qui est dit ci-haut, l’adhésion de la République Démocratique du Congo dans l’EAC serait motivée peut-être par des raisons politiques dont le but est de ramener la paix dans la région de l’Est, qui est sous l’emprise de groupes armées depuis déjà deux décennies et du fait que le CEPGL et tous ses mécanismes mise en place n’ont pas apporté des résultats escomptés en termes de sécurité et de paix. En se tournant vers cette communauté, la RDC s’attend à une résolution de ses conflits armées à travers une forte implication et un engagement commun de tous les membres. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la RDC supporte depuis des années l’hypocrisie de certains états membres faisant partie tant du CEPGL que de l’EAC qui joue le rôle clé dans ces conflits en dotant en armes les miliciens et une partie de leur terre sert de base arrière pour ces belligérants.
S’agissant des raisons économiques, l’EAC constitue une région très compétitive en termes de dynamisme existant sur ce marché. La RDC à travers la route de Kasindi via Kampala trouve une sortie vers l’océan Indien par le port de Mombasa, qui est très avantageux pour les commerçants congolais exerçant leurs activités dans l’ancienne province orientale et dans le Nord-Kivu. La RDC qui est un vivier, se présente comme un débouché pour les états membres dont certains ont des économies fortes et trouvent à cette adhésion une opportunité d’investissements. A travers cette adhésion de la RDC, les échanges dans la région pourront s’intensifier grâce à la réduction des coûts ainsi que la réduction des tarifs douaniers pour les marchandises.
Cependant, la tendance des échanges dans cette zone économique n’a pas été en faveur de la RDC. En effet, en 2019, les exportations de la RDC vers les états membres de l’EAC ont été évalué à 5% de la valeur des exportations tandis que les membres de cette organisation ont exporté vers la RDC près de 940 millions de dollars américains de marchandises. D’où la nécessité pour la RDC de réorganiser son mode de production et de mettre en place des mécanismes permettant d’accroître sa production ainsi que sa compétitivité afin d’inverser cette tendance et de tirer meilleure partie des échanges économiques dans ladite zone. Aussi, la RDC pourrait profiter des infrastructures routières et énergétiques transfrontalières et bénéficier du projet de chemin de fer reliant le port tanzanien de Dar es salam à l’Est en passant par le Rwanda.
Du point de vue linguistique, l’adhésion de la RDC à l’EAC va apporter la diversification linguistique et culturelle étant donné que le français sera ajouté comme troisième langue à part les deux autres langues dont l’Anglais et le Swahili.
II.1.1 Activité économique
Depuis le début de l’année 2022 et au cours du mois de mars, la République Démocratique du Congo, classée parmi les pays à faible revenu selon la dernière note de la Banque mondiale catégorisant les pays en fonction de leur revenu, demeure extrêmement vulnérable face aux chocs externes et internes.
Au mois de mars 2022, l’activité économique a connu une série de chocs qui démontrent une fois de plus cette vulnérabilité, avec des conséquences néfastes sur l’économie nationale, notamment la détérioration de certains indicateurs économiques.
Durant le mois considéré, les prix ont connu une évolution à la hausse et les réserves de change ont sensiblement baissé. Toutefois, le taux de change est resté stable.
Aussi, les prix des denrées alimentaires ont connu une hausse significative, et c’est pour plusieurs catégories des produits qui occupent une place de choix dans le panier de la ménagère en RDC. Il s’agit notamment des prix de : riz, farine de maïs, l’huile de palme et végétale, légumes, cosmétique, etc. Cependant, alors que la valeur du dollar américain est demeurée relativement stable sur le marché de change, la hausse des prix sur le marché semble trouver d’autres explications hormis celle liée à la dollarisation de l’économie congolaise. Sachant que l’économie congolaise est extravertie, l’inflation mondiale induite par la Covid-19 et l’effet mécanique de la hausse des prix du pétrole suite à l’invasion de l’armée russe en Ukraine se sont répercutés sur les prix des produits importés en RDC, notamment le riz, la semoule, etc.
En ce qui concerne les réserves de changes, le comité de conjoncture économique a fait état d’une baisse significative des réserves de changes de 3,5 à 2,4 milliards de dollars, bien que le taux de change sur le marché soit resté stable. Selon ce comité, une partie des réserves aurait servi à financer le budget, notamment le Programme de développement des 145 territoires. Cette chute des réserves de change pourrait détériorer davantage la situation socio-économique du pays dans un contexte où le pays fait face à plusieurs défis dont l’insuffisance alimentaire, l’absence de stabilité des institutions, les divergences politiques accrues, les conflits armés à l’Est du pays, etc.
En effet, les réserves de change jouent le principal rôle de stabilisation de la monnaie en temps de dépréciation. Pour le cas d’espèce, il faut noter que malgré la stabilité du taux de change sur le parallèle comme sur l’interbancaire, les prix des biens et services ne font que grimper en dollars et en monnaie locale. Ainsi, le niveau actuel des réserves de change ne pourrait permettre de résoudre les problèmes sus-évoqués, surtout dans ce contexte où le pays dépend fortement des importations pour couvrir la demande nationale et où les entrées en devises ne sont pas substantielles suite au faible niveau d’exportations. A ce titre, des efforts importants doivent être consentis et des réformes pertinentes devraient être mises en place pour inverser cette tendance et parvenir à la stabilisation du cadre macroéconomique.
D’un autre côté, le Fond Monétaire International (FMI) a mené une mission en RDC du 1er au 7 mars 2022, mission clôturée par une grande réunion de troïka politique présidée par le ministre des finances, qui a porté sur l’évaluation globale de la situation économique de la RDC dans le cadre du programme triennal avec le FMI. Lors de ladite mission, le FMI a aussi évalué l’utilisation d’une partie de la dotation d’environ 1,5 milliard de dollars approuvée en août 2021. Pour rappel, ce montant a été alloué à titre d’allocation des « droits de tirages spéciaux » (DTS), un mécanisme du FMI pour aider ses pays membres à faire face aux conséquences funestes de la crise économique due à la pandémie de Covid-19. A l’issue de ladite mission, le FMI a abouti aux conclusions ci-après : (i) le rebond économique en 2021, avec une croissance estimée à 5,7 %, a été soutenu par la reprise des secteurs minier et des services ; (ii) les risques à la baisse pesant sur les perspectives ont considérablement augmenté sous l’effet des évolutions externes et cela nécessite le maintien de politiques macroéconomiques prudentes ; et (iii) l’intensification de la mise en œuvre du programme de réformes des autorités soutiendra la reprise et renforcera la résilience de l’économie.
De l’autre côté, le gouvernement congolais a décidé d’attribuer la moitié de cette somme à des projets à caractère social et l’autre moitié au renforcement des réserves internationales de la Banque Centrale. Selon lui, cette initiative permettra de financer le programme dit de développement des 145 territoires pour faciliter l’accès des populations des zones rurales aux services de base comme l’éducation et la santé. Il dispose donc d’une enveloppe de plus de 700 millions de dollars sur un compte de la Banque centrale du Congo logé à la Banque des règlements internationaux, une institution financière de transit. Sur cette enveloppe, une première tranche de 300 millions de dollars pourrait être incessamment débloquée et mise à disposition des agences en charge de la mise en œuvre desdits projets.
Cependant, comme signifié précédemment, des incertitudes demeurent quant au montage desdits projets ainsi qu’à l’atteinte des objectifs poursuivis. Les allocations financières par territoire, les affectations des ressources aux postes indiqués et les mécanismes de suivi et contrôle mis en place restent des problématiques à résoudre pour s’assurer de la bonne exécution desdits projets et l’atteinte des objectifs escomptés.
Dans un autre registre, en date du 24 septembre 2020, le gouvernement de la République Démocratique du Congo à travers son ministère des PTNTIC (Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) avait décidé de mettre en place le Registre des Appareils Mobiles RAM, géré par l’ARPTC (Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo) avec pour objectifs de vérifier des appareils mobiles conforme aux normes de la GSMA et l’UIT (Union Internationale de la Télécommunication) sur base du numéro IMEI ; bloquer l’accès à tout appareil contrefait ; Bloquer tout appareil mobile volé ou perdu etc.
Ces services susmentionnés, avaient comme contreparties le prélèvement obligatoire des unités d’appels sur toutes les cartes Sim dans le territoire national congolais mais sans avoir un soubassement légal, alors que la rémunération d’un service non sollicité par tout individu devient d’office une imposition. Les fonds collectés à travers cette taxe au bout d’une année ont été estimés à 266 millions de dollars américains par l’ODEP et étaient affecté à d’autres objectifs plutôt que ceux à quoi étaient destinés le service RAM au départ. Par exemple l’accompagnement de la gratuité de l’enseignement ou la rémunération des prestations de l’ARPTC n’étaient pas des objectifs de départ.
Le 01 avril 2022, à travers un communiqué, la FEC avait tiré la sonnette d’alarmes concernant une nouvelle taxe ayant les mêmes caractéristiques que celles du RAM. En effet, le Gouvernement congolais a réinstauré une autre forme de taxe de nouvelles rémunérations des prestations du Régulateur sur les services des Télécommunications frappant les services des télécommunications et de l’internet et portée par le Décret n°22/11 du 9 mars 2022 portant sur les modalités de calcul et les taux des revenus des prestations de l’ARPTC.
L’introduction de cette nouvelle taxe aura une incidence négative sur les prix des services offerts (des appels, SMS et internet) par les opérateurs et cela en vertu de la règle tarifaire de vérité des prix consacrée par la législation. Cette répercussion sur les prix touchera de plein fouet le pouvoir d’achat des consommateurs dans un pays où la situation socio-économique s’est largement dégradée et où la population peine à couvrir ses besoins élémentaires.
Ainsi, il serait plus pertinent pour le gouvernement d’apporter des réformes appropriées en matière de mobilisation des recettes et de mettre en place des mécanismes adéquats de contrôle afin de se doter des moyens pour financer l’action du gouvernement en lieu et place d’asphyxier davantage la population par l’introduction de ce type de taxe appauvrissante avec des incidences majeures sur le pouvoir d’achat de la population.
La technologie du stockage d’électricité par batteries semble promise à un grand avenir. Elle répond aux contraintes d’un réseau électrique accueillant une part croissante d’énergies renouvelables intermittentes, tout en ouvrant la voie à une réduction de l’empreinte carbone des activités de transport par leur électrification. Des progrès significatifs en termes de performance et de coût de fabrication ont été obtenus ces dernières années, notamment grâce à l’essor des équipements électroniques portables et le développement des solutions lithium-ion. La perspective d’un élargissement de la base de clients aux secteurs énergétique et automobile mondiale conduit à des investissements massifs dans les capacités de production.
Une course au gigantisme est lancée, mais elle se joue principalement en Asie et dans une moindre mesure, en Amérique du Nord. L’Afrique quant à elle trainerait les pieds pourtant regorgeant d’énormes potentiels pour la fabrication de cette technologie.
Si l’on part du postulat selon lequel la menace du réchauffement climatique est désormais prise au sérieux, alors tout porte à croire que l’électricité sera l’énergie de l’avenir. Deux considérations principales appuient cette hypothèse. Tout d’abord, le secteur électrique est très carboné en moyenne à l’échelle mondiale (42% des émissions de CO2 liées à l’énergie selon l’AIE). Compte tenu des technologies existantes et nouvelles, il n’est pas étonnant que les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre soient déployés prioritairement dans le secteur électrique. Aidées par les spectaculaires baisses de coûts observées ces dernières années, les énergies renouvelables ont ainsi représenté 55% des nouvelles capacités de production électriques mises en service dans le monde en 2016 (BNEF, UNEP, 2017). Si la tendance se confirme, il devient alors pertinent d’utiliser cette électricité décarbonée pour couvrir une plus grande variété de nos besoins énergétiques, en particulier dans le domaine du transport qui reste dominée par la combustion des produits pétroliers et représente 23%des émissions globales en 2015 (AIE, 2016a).
Aussi attrayante soit-elle, la perspective d’un avenir « tout électrique » incluant une part significative de renouvelables intermittentes va devoir reposer sur un dispositif clé, le stockage. Cette possibilité de convertir l’électricité en une autre forme d’électricité en temps voulu permettrait, d’une part, de réconcilier les énergies renouvelables intermittentes et les impératifs de continuité des fournitures et, d’autre part, de faire du véhicule électrique une alternative décarbonée crédible au véhicule thermique. Le défi est à la fois technique et économique, puisqu’il faut améliorer les potentialités des différentes solutions de stockage et faire baisser leurs coûts de productions pour rendre possible une adoption à grande échelle.
Le stockage apparait alors comme un enjeu industriel et stratégique de premier ordre pour tout Etat sérieusement engagé dans une dynamique de transition bas-carbone. S’assurer la maitrise de solutions vouées à devenir aussi centrales pour le système énergétique et la mobilité est d’abord une nécessitée en termes d’indépendance technologique, mais aussi une opportunité en termes de création d’emplois et de richesse.
La RDC possède un sous-sol riche ainsi quedes ressources minières importantes et diverses (Cuivre, cobalt, coltan, or, diamants). Premier producteur mondial de cobalt, une matière première stratégique pour l’industrie automobile[1].
Les analystes et observateurs sont unanimes. La demande de lithium ne peut que continuer à croitre à court et moyen terme, ce qui soutiendra une hausse des prix. Comme le nickel ou le cobalt, le lithium entre en effet dans la production des batteries lithium-ion, indispensables aux véhicules électriques. Or, selon une analyse de BloombergNEF parue mi-janvier 2021, les ventes de ces voitures devraient augmenter de 60% cette année et continuer de progresser sur la décennie, grâce notamment à des politiques incitatives dans la plupart des pays et à la fin annoncée du moteur diesel.
Le Cuivre, le lithium, le nickel, les terres rares ou le cobalt sont des métaux essentiels pour le monde décarboné de demain. Par ailleurs, la RDC possède des énormes gisements de ces minerais.
Le lithium quant à lui pourrait prendre plus d’importance dans la composition des batteries de nouvelle génération. La recherche continue pourrait permettre d’identifier d’autres produits. On parle de lithium, mais aussi de nickel et même de cathode d’aluminium. Plusieurs métaux sont testés. Aujourd’hui c’est le lithium, mais demain, cela pourrait être d’autres combinaisons.
[1] Ministère de l’économie, des finances et de la relance de la république de France, direction générale du trésor, le 06 janvier 2020.
Potentiel stratégique de la RDC
La république démocratique du Congo possède un des sous-sols les plus riches du monde. Le pays détient au moins 60 % des réserves mondiales connues du cobalt (deux tiers des réserves mondiales). Le pays abrite aussi des gîtes minéraux inexplorés de terres rares, vecteurs essentiels des nouvelles technologies. Les profits sont importants et les réserves géologiques pour quelques substances de la R.D Congo sont :
source : www.cami.cd
Le pays est 1er producteur mondial de cobalt (60% des réserves mondiales) avec 74000 T de production annuelle (+15% par rapport à 2016), minerai stratégique (associé au cuivre ou au nickel) qui sert à la fabrication de batteries automobiles et qui est exporté en quasi-totalité vers la Chine. La flambée des cours a provoqué une ruée des creuseurs vers le cobalt (200 000 selon Trafigura) qui fournirait entre 20 à 40% du cobalt produit en RDC.
L’inversion du cycle des matières premières et le rebond des cours mondiaux qui s’en est suivi en 2017 (cuivre : +60% à 7100 $/t, cobalt : +125,98 % 71000 $/t et de l’or +20% à 1300 $ l’once) a favorisé une croissance des volumes des productions (+9,3 % pour le cuivre, +18% pour le cobalt). Seule la production pétrolière reste orientée à la baisse (-4,8 %). Durant le premier trimestre 2018, le cours du cuivre, qui reste élevé, s’est légèrement tassé (-3% soit 6990 $/T). Sur cette même période, les cours du cobalt, matière première stratégique pour l’industrie des batteries automobiles électriques, continuait à fortement progresser (+39%, passant de 71 000 $/T à 97 000 $/T). La demande mondiale pour ce minerai, pour lequel la RDC est le principal producteur mondial (60% de l’offre mondiale), est très forte et résolument orientée à la hausse sur le long terme, compte tenu des besoins de l’industrie automobile dont la demande pourrait passer de 90 000T/ans à 122 000T/an à l’horizon 2025.
L’année 2019 a été marquée par la baisse des cours du cuivre et du cobalt[1]. La chute des cours du cobalt s’est confirmée de façon continue tout au long de l’année 2019, ceux-ci étant divisés par 3 entre le pic atteint en mars 2018 (95000 $/T) et les cours actuels (32 000 $/T) ; celle du cuivre a également connu une baisse par paliers de 6500 $/T en février à la barre symbolique des 6000 $/T au début de l’été. Fin décembre, les cours mondiaux du cuivre étaient à 6200$/T.
Source : London Metal Exchange (LME).Source : London Metal Exchange (LME).
Le nickel est fréquemment associé au cobalt dans les dépôts miniers, il est particulièrement apprécié pour les alliages qu’il forme. Longtemps confondu avec l’argent ou le cuivre, le nickel est aujourd’hui utilisé pour la confection de monnaie et en alliage dans l’industrie.
Dans le même temps, un rapport réalisé par le cabinet d’étude de marché Market Research Future (MRF) et relayé le 10 mars par GlobeNewswire, vient confirmer l’optimisme à propos du lithium. À en croire les auteurs du document, le marché mondial des batteries lithium-ion (utilisées dans les véhicules électriques et certains appareils électroniques) connaitra un taux de croissance annuel composé de 15,90% jusqu’en 2026.
Les terres rares quant à elles sont un groupe de 17 éléments chimiquement apparentés sous forme minérale, notamment le scandium, l’yttrium et les quinze lanthanides (y compris le néodyme et le praséodyme). Ces métaux ont des propriétés magnétiques et optiques utiles et prisées par plusieurs secteurs. Ils sont ainsi utilisés dans des fabrications de haute technologie, dans les voitures électriques et hybrides (pour alléger les batteries et composants des moteurs), les panneaux photovoltaïques et les éoliennes. On les retrouve également dans les puces de smartphones, les écrans d’ordinateurs portables, les tableaux d’affichage des stades, la robotique, l’aéronautique, les lasers médicaux. L’industrie de la défense les utilise pour fabriquer des capteurs de radars ou sonars, mais également des systèmes d’armes et de ciblage.
Outre leur richesse agricole, les Kivu disposent de ressources minérales : étain (Sn), tantale (Ta), tungstène (ou wolfram, W), or (Au), plus un peu de platine (Pt) et de palladium (Pd) ainsi que des terres rares (Rare Earth Elements, REE).
Avantages de la production locale
Les avantages de la production des batteries en RDC sont :
Réduction du coût de production et
Stabilité politique
Réduction du coût de production
Afin de comprendre les atouts qu’offre la production locale, il est important de l’illustrer par la relation suivante :
Il ressort de la relation ci-haut que la batterie produite en RDC sera beaucoup moins chère car : le transport sera quasi nul et la main d’œuvre sera réduite pratiquement de 50%. De ce fait, le coût du produit fini sera ainsi beaucoup moins cher que celui que nous avons actuellement.
Stabilité politique
Depuis près de 20 ans, l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) subit les conséquences du génocide rwandais. La région des Kivu est éloignée de la capitale, Kinshasa, qui n’y exerce quasiment aucun contrôle effectif. Ce vide laissé par un État congolais « failli » est à l’origine d’une tension persistante entre la RDC et le Rwanda, la région étant une zone grise abritant de nombreux groupes armés congolais et étrangers. Les Kivu sont ainsi devenus un champ de manœuvre pour des hommes en armes qui y cherchent des moyens de subsistance (alimentaire) et des sources de revenu leur permettant de soutenir les opérations, en même temps qu’une sorte d’exutoire géographique pour le surcroît de population massée autour des Grands Lacs. Par contre, une production locale c’est-à-dire transformation sur place, cela réduirait sensiblement voire même pourrai faire disparaitre la production illicite et augmentera la traçabilité des minerais.
Conclusion
La RDC pourrait tirer meilleure partie de ses richesses minérales exceptionnelles, en commençant par rendre le cadre réglementaire transparent, en le stabilisant et en rassurant pour attirer les investisseurs. Pour développer ces mines qui donneront un jour du lithium, du nickel et d’autres métaux, il faut d’abord les découvrir, c’est-à-dire investir dans la recherche et l’exploration, pour identifier des gisements et les développer en mines plus tard. Outre un cadre réglementaire et un régime fiscal attractif, il faut une capacité institutionnelle pour administrer le secteur et un encadrement effectif de l’administration des mines pour assurer aux investisseurs les conditions optimales d’investissement.
De plus, la RDC, en tant que pays-solution au réchauffement climatique, devrait capter ce marché pour faire bénéficier sa population par la transformation de ses minerais qui ne doivent plus être exportés à l’état brut, et ce, conformément au nouveau code minier dont le moratoire de 3 ans accordé aux opérateurs miniers a expiré.
C’est au cours de la dernière semaine du mois de novembre 2021 qu’a été détecté, en Afrique du Sud, un nouveau variant de la Covid-19 : le variant « Omicron ». La contagiosité et la résistance au vaccin de ce nouveau variant suscitent l’inquiétude au sein de la communauté internationale.
En dépit de cette situation à première vue urgente, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que plusieurs détails relatifs à ce variant sont à étudier avant toute confirmation de sa haute virulence, tout en reconnaissant que la probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial demeure assez élevée.
En Amérique latine, le Brésil a annoncé à la fin du mois de novembre deux premiers cas du variant Omicron chez des voyageurs en provenance de l’Afrique du Sud. Face à la panique généralisée que sème ce variant, l’OMS recommande aux États membres une réponse rationnelle et cohérente pour contrecarrer cette nouvelle vague d’infections.
Du côté de l’Europe, plus de 40 cas de contaminations ont été confirmés dans dix pays de l’Union Européen. En Asie, le Japon a confirmé son premier cas du variant Omicron chez un homme revenu de la Namibie.
Ce qui est préoccupant, voire redoutable avec l’apparition de ce nouveau variant, c’est que les vaccins actuels contre la Covid-19 seraient moins efficaces contre le variant Omicron. D’après le Patron de l’entreprise pharmaceutique américaine « Moderna », il faudra plusieurs mois pour mettre au point un nouveau vaccin plus efficace. Dans l’entre-temps, l’OMS rassure qu’elle travaille en collaboration avec plusieurs organismes partenaires à travers la planète pour combler les lacunes de connaissances relatives à la transmission du nouveau variant, la gravité de la maladie et l’efficacité des vaccins existants.
Le climat d’incertitude engendré par l’apparition du variant Omicron a obligé plusieurs gouvernements du monde à serrer de nouveau les vis en fermant leurs frontières aux voyageurs en provenance principalement de l’Afrique australe. D’après le Directeur Général de l’OMS, ces mesures brutales sont susceptibles d’aggraver les inégalités entre les pays, en défaveur notamment de l’Afrique noire. Il y a donc nécessité d’optimiser les mesures de santé publique et les mesures sociales, tout en ne pénalisant pas les pays d’Afrique australe (Afrique du Sud et Botswana notamment).
Les restrictions imposées par plusieurs pays du monde pour protéger leurs citoyens du variant Omicron potentiellement dangereux ont eu pour principal corolaire l’isolement des pays d’Afrique australe, alors que ces derniers n’ont fait qu’alerter en toute transparence la découverte dudit variant. Au regard de cette « injustice » qui pénalise ces pays, il s’avère indispensable de disposer d’un accord mondial sur les pandémies. Cet accord international juridiquement contraignant viserait, d’une part, à prévenir et combattre les futures pandémies, et d’autre part, à privilégier une action coordonnée, transparente et non-discriminatoire dans les politiques d’endiguement à mettre en œuvre.
Ce projet d’accord sur lequel les membres de l’OMS se sont mis informellement d’accord prévoit la création « d’un organe intergouvernemental » en vue de rédiger et négocier une convention, un accord ou un autre instrument international de l’OMS sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. Selon le projet de décision, le groupe intergouvernemental de négociation d’un nouveau texte devra se réunir une première fois avant le mois de mars 2022. Un rapport intermédiaire est attendu au cours du mois de mai 2023. Le résultat devrait être sur la table pour l’Assemblée mondiale de la Santé dès mai 2024, selon le projet qui doit être avalisé par les 194 États membres.
C’est dans cette même optique que le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’était exprimé le dimanche 28 novembre 2021 pour inviter les pays ayant imposé des restrictions de voyage aux Sud-Africains, après la détection d’un nouveau variant du coronavirus, Omicron, par des scientifiques de son pays, de les lever urgemment, les jugeant dépourvues de « justification scientifique ». Pour lui, il s’agit d’une forme de « discrimination » contre son pays et les pays voisins. Ainsi, a-t-il dit : « Nous appelons tous les pays qui ont imposé des interdictions de voyager à notre pays, et à nos pays frères d’Afrique australe, à revenir d’urgence sur leurs décisions et à lever les interdictions qu’ils ont imposées avant que d’autres dommages ne soient causés à nos économies ». « Il n’y a aucune justification scientifique au maintien de ces restrictions. Nous savons que ce virus, comme tous les virus, mute et forme de nouvelles variantes », a-t-il ajouté.
Dans le cadre de ses principales interventions à la fois au niveau local et régional, Congo Challenge SC s’est résolu d’actualiser la base des données de ses consultants Experts (Prestataires de services intellectuels). C’est dans ce cadre que cet avis à manifestation d’intérêt est rendu public afin de donner l’opportunité à toute personne qui répond aux critères définis de se faire enregistrer auprès du Think tank afin de participer aux missions de Congo Challenge SC qui touchent son domaine d’expertise. Ainsi, Congo Challenge SC invite toute personne intéressée à envoyer, au plus tard le vendredi 31 janvier 2022, son dossier de candidature (exclusivement par voie électronique) à l’adresse 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐧𝐭@𝐜𝐨𝐧𝐠𝐨𝐜𝐡𝐚𝐥𝐥𝐞𝐧𝐠𝐞.𝐜𝐝.
L’email devra préciser l’objet et domaine de compétences du candidat et le dossier du candidat devra être constitué des éléments suivants : (i) CV à jour ; (ii) le résumé des missions réalisées par le passé (avec détails des responsabilités et tâches du candidat) ; (iii) la copie du dernier diplôme ; (iv) les contacts de personnes à contacter qui peuvent attester les éléments repris dans le résumé des missions.
𝟮. 𝐂𝐫𝐢𝐭𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐝’𝐞́𝐥𝐢𝐠𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́
Les candidats intéressés doivent répondre aux critères minimaux ci-dessous :- Avoir au minimum un diplôme de licence ;- Disposer d’une expérience pertinente de 5 ans au minimum en tant que consultant ou prestataire dans le domaine.
Comme tous les autres pays du monde, la République Démocratique du Congo (RDC) a été frappée par la crise sanitaire de COVID-19, en enregistrant son premier cas positif en date du 10 mars 2020. Cette crise a eu des effets négatifs sur l’économie congolaise en général et sur le marché du travail en particulier. En guise de riposte, le Gouvernement de la République a pris un certain nombre de mesures pour atténuer ces impacts négatifs de la pandémie, notamment le confinement de la commune de la Gombe, la mise en quarantaine de la ville de Kinshasa, l’imposition de service minimum et la défiscalisation de certains services.
Ces mesures d’urgence ont conduit à la contraction de la demande de force de travail par les entreprises (i.e. la main-d’œuvre) dont, en temps normal, le taux d’accroissement est évalué à 1,1%, contre 3,3% pour l’offre de la main-d’œuvre par les ménages. Par ricochet, cette baisse de la demande a entrainé celle des heures de travail et de prix du travail (revenu du travail), impactant négativement la production de biens et services, la croissance économique (-1,7% en 2020) et le volume de l’emploi. L’incidence a été plus perceptible sur les entreprises, et donc sur les emplois et le revenu.
Pour suivre et
évaluer la mise en œuvre de toutes ces mesures au sein du marché du travail, le
Gouvernement – par le truchement du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la
Prévoyance Sociale (METPS) – a mis en place deux structures :
la cellule de crise pour évaluer les effets négatifs de la Covid-19 et proposer les mesures d’atténuation de ces effets ;
et (ii) la commission tripartite (Gouvernement, Employeurs et Travailleurs) pour identifier les problèmes les plus importants soulevés par la crise sanitaire et proposer des pistes de solutions adaptées. Eu égard à cela, le Ministère du Plan a élaboré le Programme Multisectoriel d’Urgence d’Atténuation des Impacts de la Covid-19 (PMUAIC-19), lequel est un cadre stratégique mis en place pour la riposte, la relance macro-économique, ainsi que le soutien aux populations et le maintien des emplois.
C’est dans cette perspective que cette réflexion est menée, le souci étant de permettre de suivre et évaluer l’incidence de la pandémie sur les emplois au sein du marché du travail en RDC, aussi bien au niveau macroéconomique qu’au niveau microéconomique.
Impact
macroéconomique de la COVID-19 sur le marché du travail
L’analyse macroéconomique présentée dans cette section a été réalisée sur base des simulations d’un modèle d’équilibre général calculable. Les résultats révèlent que le choc sanitaire et économique a renforcé le déséquilibre entre l’offre et la demande du facteur « travail ». Ce déséquilibre est caractérisé par la baisse du niveau d’absorption de la main-d’œuvre, face à une progression quasi-constante du nombre d’actifs sur le marché du travail[1]. À la lumière de la Figure 1, il ressort que le taux d’emploi s’est considérablement rétréci, jusqu’à se situer autour de 50% après le choc pandémique, pendant que le taux d’activité s’est structurellement maintenu au-dessus de la barre de 60%. Le gap de 12,79% qui en résulte représente ce que nous pouvons appeler « l’effet covid », lequel s’évalue à 6,56%, après avoir réduit l’écart préexistant de 6,23%. Ceci traduit l’accentuation de l’excédent de l’offre par rapport à la demande sur le marché du travail à cause du choc sanitaire.
Figure
1 : Évolution de quelques indicateurs clés du marché de travail en RDC
Parmi les facteurs explicatifs de cet « effet Covid », il y a lieu de mentionner la fermeture de plus de 40% des entreprises privées, à la suite des mesures de riposte levées par les pouvoirs publics. Ces entreprises évoluaient pour la plupart dans les secteurs ci-après : (i) Industrie manufacturière ; (ii) Bâtiments et Travaux publics ; et (iii) Commerce et Services marchands. On comprend donc que la fermeture de ces entreprises a causé la baisse de la demande locale de la main-d’œuvre, réduisant ainsi le volume de l’emploi total, et aggravant le déséquilibre qui existait déjà sur le marché du travail[1].
Les perspectives économiques du pays pour l’année 2022 sont assez favorables et, toutes choses restant égales par ailleurs, l’emploi total devrait s’établir à près de 30 millions d’unités, soit une croissance approximative de 2,6% par rapport à la population active. Ces prévisions ne peuvent se concrétiser que si le cadre macroéconomique du pays reste stable, sinon le volume de l’emploi se contractera à nouveau en dessous du niveau actuel. Au-delà de la situation macroéconomique, la recrudescence de la pandémie, les troubles sécuritaires et sociopolitiques, la chute des prix des matières premières ou la diminution de la demande mondiale de minéraux sont aussi d’autres facteurs de risque qui menacent la création des emplois en RDC.
Impact
microéconomique de la COVID-19 sur le marché du travail
L’analyse microéconomique présentée dans cette section a été réalisée sur base des données de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) inscrites dans la note de conjoncture économique du Gouvernement. Ces statistiques révèlent que le nombre d’emplois déclarés à la CNSS a fortement baissé à 404 374 postes en septembre 2021, contre 675 519 postes en janvier 2019. Cette contraction des emplois représente 41,82% de postes suspendus à fin septembre 2021. Le bloque (a) de la Figure 2 établit que le marché du travail, à ce jour, est encore loin de retrouver le niveau d’avant la pandémie, le nombre de postes s’étant quasiment réduit de moitié.
Pour ce qui est des employeurs, en référence à la même période d’étude, le nombre d’entreprises déclarées à la CNSS a également diminué de 63 442 en janvier 2019 à 54 687 en septembre 2021. Cette baisse de déclarations d’employeurs représente 10,5% d’entreprises à fin septembre 2021. Le bloque (b) de la Figure 2 montre que la reprise est relativement effective chez les employeurs, contrairement à la situation sur le nombre de postes déclarés. Néanmoins, ces employeurs peinent à déclarer les travailleurs qu’ils emploient, suite à la baisse du niveau de trésorerie de leurs entreprises.
Figure
2 : Évolution mensuelle du nombre de postes et du nombre d’entreprises
L’impact de la crise sanitaire a été plus percutante dans le secteur de transport et logistique, suivis des organismes nationaux et internationaux, l’hôtellerie et tourisme, et les banques et les assurances, avec des taux de perte d’emplois respectifs de 56%, 31% 14% et 12%. Les secteurs les moins affectés par la crise, en termes de pertes d’emplois, sont la télécommunication, les médias et les TIC, les mines, le commerce et l’agropastoral, avec moins de 1% chacun entre les mois de janvier et juin 2020.
Conclusion
et Perspectives
À l’issue de cette étude, il a été démontré l’incidence négative du choc sanitaire sur le marché du travail en RDC. Du point de vue macroéconomique, le Gouvernement ne peut limiter cet impact néfaste que si, d’une part, la stabilité du cadre macroéconomique est garantie, et d’autre part, les différents facteurs menaçant la création des emplois – tels que les troubles sécuritaires et socio-politiques – sont maîtrisés. Du point de vue microéconomique, les autorités politiques devront accorder des faveurs fiscales aux entreprises évoluant dans les secteurs les plus touchés par le choc, afin de leur permettre d’assainir leur trésorerie pour les encourager à accroître la main-d’œuvre employée dans le processus de production.
Congo Challenge à la 25ème session annuelle du comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (ICSOE-25) du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR –AE / UNECA). Placé sous le thème : renforcer la résilience pour favoriser une forte reprise et attirer des investissements afin de stimuler la diversification économique et à la croissance à long terme en Afrique de l’Est, Congo Challenge a pris part à la 25ème session annuelle du comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (ICSOE-25) du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR –AE / UNECA ) à Kigali, au Rwanda.
Représenté par son Directeur Gérant Michel-Ange Lokota Ilondo, son mot est intervenu dans la session 4, intitulée: « Les liens d’interdépendance entre les piliers de développement, paix et sécurité, droits humains et l’action humanitaire en Afrique de l’est ». Dans son argumentaire, Michel-Ange LOKOTA a évoqué la problématique de la faiblesse du Leadership et du manque de bonne gouvernance de dirigeants locaux, provinciaux et nationaux dans les zones minières qui alimentent l’insécurité et annihilent tous les efforts d’attraction des investissements et d’une croissance forte de long terme. Une intervention très appréciée et prisée par M. Fode Ndiaye, représentant résident des Nations Unies au Rwanda. Aux côtés de Congo challenge, bien d’autres participants traditionnels y ont également pris part, notamment les hauts fonctionnaires des 14 pays et les experts des institutions et organisations nationales, sous régionales, régionales et internationales, ONG, think thank ainsi que la délégation congolaise composée de 6 personnes, dont 2 représentants du ministère des finances, 2 représentants du Ministère de l’industrie et une dirigeante d’une ONG
Les Banques
Centrales de tous les pays conservent les réserves officielles de change pour
se prémunir contre les aléas de la conjoncture économique. En ce sens, un
niveau adéquat des avoirs de réserves est requis pour parvenir à infléchir la
situation macroéconomique. Cependant, après la déclaration de la gouverneure de
la Banque Centrale du Congo, Madame MALANGU KABEDI MBUYI,
invitée à la 20ème réunion du conseil des ministres en date du 17
Septembre 2021, cette thématique a suscité un regain d’intérêt sur la place
publique congolaise.
En ce sens,
les réserves internationales d’un pays ou les avoirs de réserve officiels sont
les actifs extérieurs que l’autorité monétaire contrôlent directement et dont
elle dispose pour répondre aux besoins de financement de la balance des
paiements, pour intervenir sur le marché de change afin d’influer sur le taux
de change, ainsi que d’autres besoins connexes notamment de maintenir la
confiance dans la monnaie nationale et dans l’économie, et aussi d’emprunter à
l’étranger.
De ce qui
précède, deux conditions s’imposent, à savoir : (i) la disposition immédiate de
ces avoirs et (ii) le contrôle de l’autorité monétaire. Ces conditions ont été
à la base d’un biais dans la pratique et dans la manière d’enregistrer les
réserves officielles internationales. Il faut mentionner que la disposition
immédiate fait référence à la liquidité d’un actif, i.e. la capacité d’un actif
à être acheté, vendu et liquidé à travers un coût et dans les délais minimes et
sans modification excessive de sa valeur.
Il apparait
donc que les avoirs de réserve officiels sont composés de : (i) réserves en
devises ; (ii) la position de réserve au FMI ; (iii) Droits de tirage Spéciaux
(DTS) ; (iv) l’or (y compris les dépôts d’or et l’or échangé dans le cadre de
SWAP) ; et (v) autres avoirs de réserve. Ces avoirs ne concernent que les
créances des autorités monétaires sur les non-résidents et ils sont captés dans
la situation monétaire intégrée (SMI) par l’agrégat « Avoirs Extérieurs Bruts
». Inversement, les créances des autorités sur les résidents ne sont pas des
avoirs de réserve et sont captées par le compte « Résidents en Monnaies
Étrangères (RME) ».
Par
ailleurs, la détention des moyens de paiement en monnaie étrangère est libre à
l’entrée. Ainsi, la Banque Centrale peut accroitre son niveau de réserves
internationales soit en achetant des devises étrangères auprès des banques
commerciales, soit en sollicitant un appui à la balance des paiements auprès du
FMI, soit en recevant les devises en contrepartie de l’appui budgétaire, ou en
procédant au SWAP2 (proposition de la base monétaire en contrepartie
des devises).
Vu
l’importance que revêtent les réserves de change dans l’inflexion de la
situation macroéconomique, une norme est établie en référence au nombre des
mois d’importations. Le Conseil des Gouverneurs de l’Association des Banques
Centrales Africaines, en sa session du 16 août 2017 à Pretoria, a adopté des
critères de convergence harmonisés parmi lesquels figure l’exigence des
réserves internationales couvrant un minimum de trois mois d’importations des
biens et services. Historiquement, la RDC a pu atteindre au moins cette
couverture d’importations à 4 reprises : (i) en 1968 avec 4,29 mois ; (ii) en
1969 avec 3,59 mois ; (iii) en 1970 avec 4,09 mois et en dernier lieu (iv) en
1973 avec 3,44 mois.
En effet,
les avoirs de réserve de la RDC ont affiché une tendance haussière depuis un
laps de temps comme l’indique le graphique ci-après.
Figure
1. Évolution des réserves de change en
RDC (en millions de USD
(
Il se dégage
ainsi que les réserves internationales ont connu des soubresauts de décembre
2020 jusqu’en juin 2021 et il s’est suivi, après le mois de juillet 2021, une
hausse spectaculaire jusqu’à atteindre 3 339,47 millions USD. Il est important de retenir que :
La hausse de juin en juillet 2021 est la
conséquence de l’approbation de l’accord au titre de Facilité Elargie de Crédit
(FEC) qui a permis le décaissement d’environ 216,9 millions USD pour renforcer
les avoirs de réserve ;
La hausse de juillet en août 2021 est la
conséquence des Droits de Tirage Spéciaux alloués à la RDC de l’ordre de 1 517
millions USD.
Il est évident que quoique les réserves aient présenté une
tendance haussière jusqu’en juin 2021, elle a été amplifiée par la Facilité
Elargie de Crédit (FEC) et par l’allocation DTS. Sans ces dernières, les
réserves se seraient situées aux environs de 1 598,09 millions de USD à fin
septembre 2021.
Il existe cependant une différence à relever entre les
avoirs en DTS et les allocations de DTS. Les avoirs sont inclus dans les avoirs
de réserve alors que les allocations de DTS sont enregistrées comme passifs
dans les autres investissements (DTS) sous forme de dette à long terme.
Cependant, les allocations de DTS sont enregistrées avec une écriture de
contrepartie au poste avoirs de réserve (DTS).
Il faut mentionner que l’allocation de DTS, qui a permis à
la RDC d’atteindre le record portant la couverture d’importations des biens et
services à trois mois, présente des exigences. Les récipiendaires doivent
justifier leur utilisation vers des projets spécifiques, à savoir, la relance
économique post covid-19 ou investir dans la croissance verte. Par contre, les
réserves de change permettent entre autres le payement à échéance des dettes
contractées. Sur ce point, il s’observe également l’accroissement des
engagements extérieurs. Il se constate que les réserves internationales ne
présentent pas un grand écart avec les Engagements Extérieurs. Ceteris
paribus, à chaque payement de la dette, il y aura diminution des réserves.
Ainsi, il a été constaté que les réserves internationales
ont connu une augmentation spectaculaire suite à la FEC et à l’allocation des
DTS alors qu’elles sont ponctuelles. Ce qui renvoie à dire que, de ces
mouvements récurrents, il se dégage que la tendance est haussière mais à un
rythme de faible ampleur. Comme on peut l’observer sur le graphique ci-haut, en
fin période de septembre 2021, les réserves de change connaitront
progressivement une baisse si la dynamique des réserves n’est pas renforcée des
réformes vigoureuses, notamment dans la mobilisation des recettes publiques
internes.
In fine, les réserves internationales actuelles permettent
une couverture d’importations de trois mois, comme cela est recommandé dans
l’ABCA mais cette couverture n’est possible d’être maintenue que si et
seulement si les réformes sont mises en place pour permettre sa consolidation
au fil du temps. Dans le but de permettre un accroissement de réserves, il
faudrait entre autres améliorer l’appareil productif local en vue de limiter
les importations, diversifier les exportations et ainsi il se dégagera un
excédent de la balance commerciale.