L’Afrique bénéficie considérablement des faibles niveaux de corruption, ce qui se traduit par une amélioration des services publics, une stabilité sociale, une croissance économique et une coopération internationale. En plus d’avantager directement les pays, les initiatives anti-corruption contribuent à stimuler la croissance et le bien-être général du continent. Certains pays du continent sont pleinement conscients de ces faits et ont accompli un travail exceptionnel en maintenant leur indice de corruption à un niveau bas, mais la République démocratique du Congo (RDC) est toujours classée parmi les pays ayant les plus hauts indices de perception de la corruption.
Selon Transparency International, un mouvement mondial œuvrant dans plus de 100 pays pour éradiquer l’injustice de la corruption, «les dirigeants autoritaires sapent la justice, ce qui accroît l’impunité en matière de corruption et même l’encourage en éliminant les conséquences pour les criminels.» L’organisation souligne que la corruption et l’abus de pouvoir sont deux autres pratiques de corruption répandues dans de nombreux tribunaux et autres institutions juridiques à travers le monde.
De nombreux pays dans le monde tentent de lutter contre ces problèmes, avec l’Europe occidentale et l’Union européenne en tête de liste dans ce domaine. En revanche, l’Afrique est confrontée à ce problème, avec la moyenne la plus basse en termes de démocratie et d’État de droit sous pression.
Toutefois, certains pays du continent apparaissent comme une lueur d’espoir. Ces pays affichent des indices de corruption très faibles et se classent parmi les pays les moins corrompus au monde, selon l’indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International. Par exemple, d’après le tableau 1, les pays africains tels que les Seychelles, le Cap-Vert, le Botswana, le Rwanda, et la Namibie affichent des résultats satisfaisants selon l’indice de perception de la corruption (IPC). Malheureusement, la République démocratique du Congo est toujours classée parmi les pays ayant les plus hauts indices de perception de la corruption
L’IPC évalue 180 pays et territoires en fonction des niveaux perçus de corruption dans le secteur public, avec des scores allant de 0 (très corrompu) à 100 (extrêmement propre). En République démocratique du Congo (20), l’Inspection générale des finances (IGF) joue un rôle central dans les efforts intensifiés de lutte contre la corruption sous la présidence de Félix Tshisekedi. Au cours des cinq dernières années, l’IGF a dévoilé de nombreux cas de mauvaise gestion des fonds publics et de corruption au sein de plusieurs institutions, y compris le bureau du président. Cependant, la justice a été lente, en particulier pour les affaires impliquant des personnes politiquement exposées. Lors d’une interview en juillet 2023, le président Tshisekedi s’est montré mécontent des performances du système judiciaire pendant son mandat. En effet, d’après les données illustrées dans la figure 1, l’indice de perception de corruption en RDC s’est fortement détérioré entre 2014 et 2023, soit une perte de deux points.
Evolution de l’indice de perception de la corruption en RDC
La République démocratique du Congo (RDC) peut bénéficier de plusieurs recommandations pour lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance. Voici quelques grandes recommandations :
- Renforcer les institutions anti-corruption : Il est essentiel de renforcer les institutions chargées de lutter contre la corruption, telles que l’Inspection générale des finances (IGF), la cour des comptes et autres, en leur fournissant les ressources nécessaires pour mener des enquêtes approfondies, poursuivre les auteurs d’actes de corruption et garantir l’indépendance de leur fonctionnement.
- Renforcer l’État de droit : Il est important de renforcer le système judiciaire afin qu’il puisse traiter efficacement les affaires de corruption. Cela implique de garantir l’indépendance des juges, d’assurer des procédures judiciaires transparentes et équitables, et de lutter contre l’impunité en poursuivant les auteurs d’actes de corruption, y compris les personnalités politiquement exposées.
- Promouvoir la transparence et la responsabilité : La RDC devrait mettre en place des mécanismes de transparence et de responsabilité dans la gestion des fonds publics. Cela inclut la publication régulière des informations budgétaires, des audits publics indépendants, et la participation de la société civile dans le suivi des dépenses publiques.
- Renforcer la prévention de la corruption : Il est important de mettre en place des mesures préventives pour réduire les opportunités de corruption. Cela peut inclure l’adoption de lois anti-corruption solides, la promotion de la déclaration des avoirs et des conflits d’intérêts des fonctionnaires, ainsi que la sensibilisation et la formation de la population sur les conséquences néfastes de la corruption.
- Renforcer la coopération internationale : La RDC devrait coopérer avec d’autres pays et organisations internationales dans la lutte contre la corruption. Cela peut inclure l’échange d’informations, l’assistance technique et la ratification et la mise en œuvre des conventions internationales anti-corruption, telles que la Convention des Nations unies contre la corruption. Il convient de noter que la lutte contre la corruption est un processus continu et complexe qui nécessite un engagement à long terme et une approche multidimensionnelle. Ces recommandations peuvent constituer un point de départ pour la RDC afin de renforcer ses efforts contre la corruption et de promouvoir une gouvernance plus transparente et responsable