C’est au cours de la dernière semaine du mois de novembre 2021 qu’a été détecté, en Afrique du Sud, un nouveau variant de la Covid-19 : le variant « Omicron ». La contagiosité et la résistance au vaccin de ce nouveau variant suscitent l’inquiétude au sein de la communauté internationale.
En dépit de cette situation à première vue urgente, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que plusieurs détails relatifs à ce variant sont à étudier avant toute confirmation de sa haute virulence, tout en reconnaissant que la probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial demeure assez élevée.
En Amérique latine, le Brésil a annoncé à la fin du mois de novembre deux premiers cas du variant Omicron chez des voyageurs en provenance de l’Afrique du Sud. Face à la panique généralisée que sème ce variant, l’OMS recommande aux États membres une réponse rationnelle et cohérente pour contrecarrer cette nouvelle vague d’infections.
Du côté de l’Europe, plus de 40 cas de contaminations ont été confirmés dans dix pays de l’Union Européen. En Asie, le Japon a confirmé son premier cas du variant Omicron chez un homme revenu de la Namibie.
Ce qui est préoccupant, voire redoutable avec l’apparition de ce nouveau variant, c’est que les vaccins actuels contre la Covid-19 seraient moins efficaces contre le variant Omicron. D’après le Patron de l’entreprise pharmaceutique américaine « Moderna », il faudra plusieurs mois pour mettre au point un nouveau vaccin plus efficace. Dans l’entre-temps, l’OMS rassure qu’elle travaille en collaboration avec plusieurs organismes partenaires à travers la planète pour combler les lacunes de connaissances relatives à la transmission du nouveau variant, la gravité de la maladie et l’efficacité des vaccins existants.
Le climat d’incertitude engendré par l’apparition du variant Omicron a obligé plusieurs gouvernements du monde à serrer de nouveau les vis en fermant leurs frontières aux voyageurs en provenance principalement de l’Afrique australe. D’après le Directeur Général de l’OMS, ces mesures brutales sont susceptibles d’aggraver les inégalités entre les pays, en défaveur notamment de l’Afrique noire. Il y a donc nécessité d’optimiser les mesures de santé publique et les mesures sociales, tout en ne pénalisant pas les pays d’Afrique australe (Afrique du Sud et Botswana notamment).
Les restrictions imposées par plusieurs pays du monde pour protéger leurs citoyens du variant Omicron potentiellement dangereux ont eu pour principal corolaire l’isolement des pays d’Afrique australe, alors que ces derniers n’ont fait qu’alerter en toute transparence la découverte dudit variant. Au regard de cette « injustice » qui pénalise ces pays, il s’avère indispensable de disposer d’un accord mondial sur les pandémies. Cet accord international juridiquement contraignant viserait, d’une part, à prévenir et combattre les futures pandémies, et d’autre part, à privilégier une action coordonnée, transparente et non-discriminatoire dans les politiques d’endiguement à mettre en œuvre.
Ce projet d’accord sur lequel les membres de l’OMS se sont mis informellement d’accord prévoit la création « d’un organe intergouvernemental » en vue de rédiger et négocier une convention, un accord ou un autre instrument international de l’OMS sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies. Selon le projet de décision, le groupe intergouvernemental de négociation d’un nouveau texte devra se réunir une première fois avant le mois de mars 2022. Un rapport intermédiaire est attendu au cours du mois de mai 2023. Le résultat devrait être sur la table pour l’Assemblée mondiale de la Santé dès mai 2024, selon le projet qui doit être avalisé par les 194 États membres.
C’est dans cette même optique que le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’était exprimé le dimanche 28 novembre 2021 pour inviter les pays ayant imposé des restrictions de voyage aux Sud-Africains, après la détection d’un nouveau variant du coronavirus, Omicron, par des scientifiques de son pays, de les lever urgemment, les jugeant dépourvues de « justification scientifique ». Pour lui, il s’agit d’une forme de « discrimination » contre son pays et les pays voisins. Ainsi, a-t-il dit : « Nous appelons tous les pays qui ont imposé des interdictions de voyager à notre pays, et à nos pays frères d’Afrique australe, à revenir d’urgence sur leurs décisions et à lever les interdictions qu’ils ont imposées avant que d’autres dommages ne soient causés à nos économies ». « Il n’y a aucune justification scientifique au maintien de ces restrictions. Nous savons que ce virus, comme tous les virus, mute et forme de nouvelles variantes », a-t-il ajouté.