Congo Challenge : Impact de la COVID-19 sur le marché du travail en République Démocratique du Congo

  1. Introduction

Comme tous les autres pays du monde, la République Démocratique du Congo (RDC) a été frappée par la crise sanitaire de COVID-19, en enregistrant son premier cas positif en date du 10 mars 2020. Cette crise a eu des effets négatifs sur l’économie congolaise en général et sur le marché du travail en particulier. En guise de riposte, le Gouvernement de la République a pris un certain nombre de mesures pour atténuer ces impacts négatifs de la pandémie, notamment le confinement de la commune de la Gombe, la mise en quarantaine de la ville de Kinshasa, l’imposition de service minimum et la défiscalisation de certains services.

Ces mesures d’urgence ont conduit à la contraction de la demande de force de travail par les entreprises (i.e. la main-d’œuvre) dont, en temps normal, le taux d’accroissement est évalué à 1,1%, contre 3,3% pour l’offre de la main-d’œuvre par les ménages. Par ricochet, cette baisse de la demande a entrainé celle des heures de travail et de prix du travail (revenu du travail), impactant négativement la production de biens et services, la croissance économique (-1,7% en 2020) et le volume de l’emploi. L’incidence a été plus perceptible sur les entreprises, et donc sur les emplois et le revenu.

Pour suivre et évaluer la mise en œuvre de toutes ces mesures au sein du marché du travail, le Gouvernement – par le truchement du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale (METPS) – a mis en place deux structures :

  • la cellule de crise pour évaluer les effets négatifs de la Covid-19 et proposer les mesures d’atténuation de ces effets ;
  • et (ii) la commission tripartite (Gouvernement, Employeurs et Travailleurs) pour identifier les problèmes les plus importants soulevés par la crise sanitaire et proposer des pistes de solutions adaptées. Eu égard à cela, le Ministère du Plan a élaboré le Programme Multisectoriel d’Urgence d’Atténuation des Impacts de la Covid-19 (PMUAIC-19), lequel est un cadre stratégique mis en place pour la riposte, la relance macro-économique, ainsi que le soutien aux populations et le maintien des emplois.

C’est dans cette perspective que cette réflexion est menée, le souci étant de permettre de suivre et évaluer l’incidence de la pandémie sur les emplois au sein du marché du travail en RDC, aussi bien au niveau macroéconomique qu’au niveau microéconomique.

  1. Impact macroéconomique de la COVID-19 sur le marché du travail

L’analyse macroéconomique présentée dans cette section a été réalisée sur base des simulations d’un modèle d’équilibre général calculable. Les résultats révèlent que le choc sanitaire et économique a renforcé le déséquilibre entre l’offre et la demande du facteur « travail ». Ce déséquilibre est caractérisé par la baisse du niveau d’absorption de la main-d’œuvre, face à une progression quasi-constante du nombre d’actifs sur le marché du travail[1]. À la lumière de la Figure 1, il ressort que le taux d’emploi s’est considérablement rétréci, jusqu’à se situer autour de 50% après le choc pandémique, pendant que le taux d’activité s’est structurellement maintenu au-dessus de la barre de 60%. Le gap de 12,79% qui en résulte représente ce que nous pouvons appeler « l’effet covid », lequel s’évalue à 6,56%, après avoir réduit l’écart préexistant de 6,23%. Ceci traduit l’accentuation de l’excédent de l’offre par rapport à la demande sur le marché du travail à cause du choc sanitaire.

Figure 1 : Évolution de quelques indicateurs clés du marché de travail en RDC

Parmi les facteurs explicatifs de cet « effet Covid », il y a lieu de mentionner la fermeture de plus de 40% des entreprises privées, à la suite des mesures de riposte levées par les pouvoirs publics. Ces entreprises évoluaient pour la plupart dans les secteurs ci-après : (i) Industrie manufacturière ; (ii) Bâtiments et Travaux publics ; et (iii) Commerce et Services marchands. On comprend donc que la fermeture de ces entreprises a causé la baisse de la demande locale de la main-d’œuvre, réduisant ainsi le volume de l’emploi total, et aggravant le déséquilibre qui existait déjà sur le marché du travail[1].

Les perspectives économiques du pays pour l’année 2022 sont assez favorables et, toutes choses restant égales par ailleurs, l’emploi total devrait s’établir à près de 30 millions d’unités, soit une croissance approximative de 2,6% par rapport à la population active. Ces prévisions ne peuvent se concrétiser que si le cadre macroéconomique du pays reste stable, sinon le volume de l’emploi se contractera à nouveau en dessous du niveau actuel. Au-delà de la situation macroéconomique, la recrudescence de la pandémie, les troubles sécuritaires et sociopolitiques, la chute des prix des matières premières ou la diminution de la demande mondiale de minéraux sont aussi d’autres facteurs de risque qui menacent la création des emplois en RDC.

  1. Impact microéconomique de la COVID-19 sur le marché du travail

L’analyse microéconomique présentée dans cette section a été réalisée sur base des données de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) inscrites dans la note de conjoncture économique du Gouvernement. Ces statistiques révèlent que le nombre d’emplois déclarés à la CNSS a fortement baissé à 404 374 postes en septembre 2021, contre 675 519 postes en janvier 2019. Cette contraction des emplois représente 41,82% de postes suspendus à fin septembre 2021. Le bloque (a) de la Figure 2 établit que le marché du travail, à ce jour, est encore loin de retrouver le niveau d’avant la pandémie, le nombre de postes s’étant quasiment réduit de moitié.

Pour ce qui est des employeurs, en référence à la même période d’étude, le nombre d’entreprises déclarées à la CNSS a également diminué de 63 442 en janvier 2019 à 54 687 en septembre 2021. Cette baisse de déclarations d’employeurs représente 10,5% d’entreprises à fin septembre 2021. Le bloque (b) de la Figure 2 montre que la reprise est relativement effective chez les employeurs, contrairement à la situation sur le nombre de postes déclarés. Néanmoins, ces employeurs peinent à déclarer les travailleurs qu’ils emploient, suite à la baisse du niveau de trésorerie de leurs entreprises.

Figure 2 : Évolution mensuelle du nombre de postes et du nombre d’entreprises

L’impact de la crise sanitaire a été plus percutante dans le secteur de transport et logistique, suivis des organismes nationaux et internationaux, l’hôtellerie et tourisme, et les banques et les assurances, avec des taux de perte d’emplois respectifs de 56%, 31% 14% et 12%. Les secteurs les moins affectés par la crise, en termes de pertes d’emplois, sont la télécommunication, les médias et les TIC, les mines, le commerce et l’agropastoral, avec moins de 1% chacun entre les mois de janvier et juin 2020.

  1. Conclusion et Perspectives

À l’issue de cette étude, il a été démontré l’incidence négative du choc sanitaire sur le marché du travail en RDC. Du point de vue macroéconomique, le Gouvernement ne peut limiter cet impact néfaste que si, d’une part, la stabilité du cadre macroéconomique est garantie, et d’autre part, les différents facteurs menaçant la création des emplois – tels que les troubles sécuritaires et socio-politiques – sont maîtrisés. Du point de vue microéconomique, les autorités politiques devront accorder des faveurs fiscales aux entreprises évoluant dans les secteurs les plus touchés par le choc, afin de leur permettre d’assainir leur trésorerie pour les encourager à accroître la main-d’œuvre employée dans le processus de production.






Congo Challenge à la 25ème session annuelle du comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (ICSOE-25) du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR –AE / UNECA).

Congo Challenge à la 25ème session annuelle du comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (ICSOE-25) du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR –AE / UNECA).
Placé sous le thème : renforcer la résilience pour favoriser une forte reprise et attirer des investissements afin de stimuler la diversification économique et à la croissance à long terme en Afrique de l’Est, Congo Challenge a pris part à la 25ème session annuelle du comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (ICSOE-25) du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR –AE / UNECA ) à Kigali, au Rwanda.


Représenté par son Directeur Gérant Michel-Ange Lokota Ilondo, son mot est intervenu dans la session 4, intitulée: « Les liens d’interdépendance entre les piliers de développement, paix et sécurité, droits humains et l’action humanitaire en Afrique de l’est ». Dans son argumentaire, Michel-Ange LOKOTA a évoqué la problématique de la faiblesse du Leadership et du manque de bonne gouvernance de dirigeants locaux, provinciaux et nationaux dans les zones minières qui alimentent l’insécurité et annihilent tous les efforts d’attraction des investissements et d’une croissance forte de long terme. Une intervention très appréciée et prisée par M. Fode Ndiaye, représentant résident des Nations Unies au Rwanda.
Aux côtés de Congo challenge, bien d’autres participants traditionnels y ont également pris part, notamment les hauts fonctionnaires des 14 pays et les experts des institutions et organisations nationales, sous régionales, régionales et internationales, ONG, think thank ainsi que la délégation congolaise composée de 6 personnes, dont 2 représentants du ministère des finances, 2 représentants du Ministère de l’industrie et une dirigeante d’une ONG

Congo Challenge – RDC : Ce qu’il faut savoir des réserves de change

Les Banques Centrales de tous les pays conservent les réserves officielles de change pour se prémunir contre les aléas de la conjoncture économique. En ce sens, un niveau adéquat des avoirs de réserves est requis pour parvenir à infléchir la situation macroéconomique. Cependant, après la déclaration de la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, Madame MALANGU KABEDI MBUYI, invitée à la 20ème réunion du conseil des ministres en date du 17 Septembre 2021, cette thématique a suscité un regain d’intérêt sur la place publique congolaise.

En ce sens, les réserves internationales d’un pays ou les avoirs de réserve officiels sont les actifs extérieurs que l’autorité monétaire contrôlent directement et dont elle dispose pour répondre aux besoins de financement de la balance des paiements, pour intervenir sur le marché de change afin d’influer sur le taux de change, ainsi que d’autres besoins connexes notamment de maintenir la confiance dans la monnaie nationale et dans l’économie, et aussi d’emprunter à l’étranger.

De ce qui précède, deux conditions s’imposent, à savoir : (i) la disposition immédiate de ces avoirs et (ii) le contrôle de l’autorité monétaire. Ces conditions ont été à la base d’un biais dans la pratique et dans la manière d’enregistrer les réserves officielles internationales. Il faut mentionner que la disposition immédiate fait référence à la liquidité d’un actif, i.e. la capacité d’un actif à être acheté, vendu et liquidé à travers un coût et dans les délais minimes et sans modification excessive de sa valeur.

Il apparait donc que les avoirs de réserve officiels sont composés de : (i) réserves en devises ; (ii) la position de réserve au FMI ; (iii) Droits de tirage Spéciaux (DTS) ; (iv) l’or (y compris les dépôts d’or et l’or échangé dans le cadre de SWAP) ; et (v) autres avoirs de réserve. Ces avoirs ne concernent que les créances des autorités monétaires sur les non-résidents et ils sont captés dans la situation monétaire intégrée (SMI) par l’agrégat « Avoirs Extérieurs Bruts ». Inversement, les créances des autorités sur les résidents ne sont pas des avoirs de réserve et sont captées par le compte « Résidents en Monnaies Étrangères (RME) ».

Par ailleurs, la détention des moyens de paiement en monnaie étrangère est libre à l’entrée. Ainsi, la Banque Centrale peut accroitre son niveau de réserves internationales soit en achetant des devises étrangères auprès des banques commerciales, soit en sollicitant un appui à la balance des paiements auprès du FMI, soit en recevant les devises en contrepartie de l’appui budgétaire, ou en procédant au SWAP2 (proposition de la base monétaire en contrepartie des devises).

Vu l’importance que revêtent les réserves de change dans l’inflexion de la situation macroéconomique, une norme est établie en référence au nombre des mois d’importations. Le Conseil des Gouverneurs de l’Association des Banques Centrales Africaines, en sa session du 16 août 2017 à Pretoria, a adopté des critères de convergence harmonisés parmi lesquels figure l’exigence des réserves internationales couvrant un minimum de trois mois d’importations des biens et services. Historiquement, la RDC a pu atteindre au moins cette couverture d’importations à 4 reprises : (i) en 1968 avec 4,29 mois ; (ii) en 1969 avec 3,59 mois ; (iii) en 1970 avec 4,09 mois et en dernier lieu (iv) en 1973 avec 3,44 mois.

En effet, les avoirs de réserve de la RDC ont affiché une tendance haussière depuis un laps de temps comme l’indique le graphique ci-après.

Figure 1.  Évolution des réserves de change en RDC (en millions de USD (

Il se dégage ainsi que les réserves internationales ont connu des soubresauts de décembre 2020 jusqu’en juin 2021 et il s’est suivi, après le mois de juillet 2021, une hausse spectaculaire jusqu’à atteindre 3 339,47 millions USD.  Il est important de retenir que :

  • La hausse de juin en juillet 2021 est la conséquence de l’approbation de l’accord au titre de Facilité Elargie de Crédit (FEC) qui a permis le décaissement d’environ 216,9 millions USD pour renforcer les avoirs de réserve ;
  • La hausse de juillet en août 2021 est la conséquence des Droits de Tirage Spéciaux alloués à la RDC de l’ordre de 1 517 millions USD.

Il est évident que quoique les réserves aient présenté une tendance haussière jusqu’en juin 2021, elle a été amplifiée par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et par l’allocation DTS. Sans ces dernières, les réserves se seraient situées aux environs de 1 598,09 millions de USD à fin septembre 2021.

Il existe cependant une différence à relever entre les avoirs en DTS et les allocations de DTS. Les avoirs sont inclus dans les avoirs de réserve alors que les allocations de DTS sont enregistrées comme passifs dans les autres investissements (DTS) sous forme de dette à long terme. Cependant, les allocations de DTS sont enregistrées avec une écriture de contrepartie au poste avoirs de réserve (DTS).

Il faut mentionner que l’allocation de DTS, qui a permis à la RDC d’atteindre le record portant la couverture d’importations des biens et services à trois mois, présente des exigences. Les récipiendaires doivent justifier leur utilisation vers des projets spécifiques, à savoir, la relance économique post covid-19 ou investir dans la croissance verte. Par contre, les réserves de change permettent entre autres le payement à échéance des dettes contractées. Sur ce point, il s’observe également l’accroissement des engagements extérieurs. Il se constate que les réserves internationales ne présentent pas un grand écart avec les Engagements Extérieurs. Ceteris paribus, à chaque payement de la dette, il y aura diminution des réserves.

Ainsi, il a été constaté que les réserves internationales ont connu une augmentation spectaculaire suite à la FEC et à l’allocation des DTS alors qu’elles sont ponctuelles. Ce qui renvoie à dire que, de ces mouvements récurrents, il se dégage que la tendance est haussière mais à un rythme de faible ampleur. Comme on peut l’observer sur le graphique ci-haut, en fin période de septembre 2021, les réserves de change connaitront progressivement une baisse si la dynamique des réserves n’est pas renforcée des réformes vigoureuses, notamment dans la mobilisation des recettes publiques internes.

In fine, les réserves internationales actuelles permettent une couverture d’importations de trois mois, comme cela est recommandé dans l’ABCA mais cette couverture n’est possible d’être maintenue que si et seulement si les réformes sont mises en place pour permettre sa consolidation au fil du temps. Dans le but de permettre un accroissement de réserves, il faudrait entre autres améliorer l’appareil productif local en vue de limiter les importations, diversifier les exportations et ainsi il se dégagera un excédent de la balance commerciale.

Gratuité de l’enseignement de base en RDC : entre menaces de grève et poursuite de la réforme / Congo Challenge

Le chef du gouvernement de la République Démocratique du Congo, Son Excellence Monsieur SAMA LUKONDE, a déposé le mercredi 15 septembre 2021 au bureau de l’assemblée nationale, le projet du budget 2022. Ce projet du budget se chiffre à 9,9 milliards de dollars américains et s’inscrit dans le cadre du programme d’actions du gouvernement. Il est articulé autour de 62 axes regroupés en 15 piliers à travers 4 secteurs d’activités, à savoir : (i) secteur politique, justice, défense et sécurité ; (ii) secteur économique et financier ; (iii) secteur reconstruction et (iv) secteur social et culturel. Dans ce projet de budget 2022, le gouvernement a retenu quelques actions prioritaires, à savoir : (i) la poursuite de la gratuité de l’enseignement de base ; (ii) la poursuite de la couverture santé universelle ; (iii) le recensement et l’identification de la population ; ( iv) la protection du pouvoir d’achat de la population ; (v)  l’instauration de la gestion axée sur les résultats au moyen du budget programme ; (vi) le rajeunissement et la modernisation de l’Administration publique ; (vii) la poursuite de la réforme sur la fiscalité par la restauration d’un impôt global sur le revenu des capitaux des personnes ; et (viii) la protection du pouvoir d’achat de la population par la réduction du taux de la TVA sur les denrées de première nécessité.

Dans le cadre de cette analyse, il est question d’aborder une des actions prioritaires sus-évoquées, à savoir la poursuite de la gratuité de l’enseignement de base.

En effet, la rentrée scolaire 2021-2022 approche et la gratuité de l’enseignement de base, rendue effective sur l’ensemble du territoire nationale en 2019, ne demeure pas sans difficultés. La mise en œuvre de ce projet a été entachée d’irrégularités liées à la fois à la corruption et au détournement de fonds dus à la paie des enseignants. Malgré ces difficultés, la volonté du gouvernement demeure celle de poursuivre cette politique de gratuité qui donne une opportunité à tout enfant de bénéficier de l’éducation. Selon la Banque Mondiale, près de 3 millions d’enfants ont été inscrits à l’école primaire à travers tous les pays en dépit de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le calendrier scolaire et de la situation économique de familles1.

Cette politique de gratuité2 a suscité plusieurs réactions dont le mécontentement des enseignants des écoles conventionnées qui ont vu leurs salaires ramenés à la baisse. Tandis que les enseignants des écoles publiques ont vu leur salaire passer de 80 à 150 USD. Les frais de fonctionnement des écoles sont dorénavant pris en charge par l’État. 

Après avoir entamé depuis décembre 2019 les négociations avec les différents syndicats des enseignants, le gouvernement tente dans la mesure du possible de satisfaire les revendications de ces derniers. Il a par exemple procédé à l’identification du personnel de l’administration de l’EPST en vue de la maîtrise des effectifs et de la masse salariale. Parmi les réformes envisagées, la loi portant sur le statut des enseignants reste un de facteurs clés de l’accomplissement de la politique de gratuité de l’enseignement de base en RDC.

On ne le dira jamais assez que la réussite de la politique de gratuité de l’enseignement de base en RDC passe essentiellement par l’amélioration de la qualité de l’enseignement ainsi que par la construction ou réhabilitation des infrastructures scolaires. Bref, il faut que l’offre de l’éducation, exprimée par la disponibilité des infrastructures scolaires et du personnel enseignant suffisant, rencontre la demande (c’est-à-dire le total des enfants scolarisables). Aussi, il faut mettre également en place des mécanismes de distribution des matériels didactiques et de production des manuels scolaires ainsi que ceux de remise à niveau des enseignants. Il faut reconnaître que malgré la crise de la pandémie de Covid-19, les dépenses de l’État sur le secteur de l’éducation se sont accrues sensiblement en passant de 19,9% en 2019 à 28,3% en 20206.

Certes, les efforts déployés dans ce secteur sont considérables. Mais, il reste encore un long chemin à parcourir pour une éducation de qualité et cela nécessite un engagement ferme à la fois du côté de parents, des enseignants et de l’État. Le grand effort à fournir à l’heure actuelle est de s’assurer que les élèves de ce niveau d’enseignement de base puissent savoir lire et écrire, vu le nombre pléthorique observé dans les salles de classe. Il faut imposer une fréquence de deux à trois fois de l’exercice de la dictée. A l’ère de nouvelles technologies, ce n’est plus un secret que les mathématiques sont incontournables pour l’accession du pays à un stade de développement avancé. Dans tous les domaines de la vie, les prérequis mathématiques sont devenus une exigence fondamentale pour réussir avec succès. D’où un appel à augmenter les nombres d’heures de mathématiques pour plus d’efficacité dans l’adaptation des élèves. En outre, il suffit de repenser à doter les établissements scolaires des équipements de laboratoire selon le domaine d’enseignements afin de mieux assurer la partie pratique.

Au regard de ce qui précède, il s’avère indispensable, d’une part, d’accroître les ressources à allouer dans le secteur de l’éducation dans le budget de l’État, et d’autre part, de restreindre toute possibilité de sous-exécution des allocations budgétaires destinées à ce secteur. Cela devrait concourir à la formation du capital humain, car une population formée et en bonne santé contribuera au processus de génération des richesses, et donc au progrès socio-économique. Le graphique ci-dessous donne présente la tendance des dépenses publiques allouées à l’éducation de 2005 à 2020.

  1. Selon les données collectées par le ministère de l’EPST, ainsi que les enquêtes téléphoniques sur les ménages et les directeurs d’école menées par l’Institut national de la statistique et l’Observatoire des crises de la RDC, il a été constaté des hausses généralisées des inscriptions dans tout le pays.
  2. Le coût financier de cette réforme est estimé à plus d’1 milliard de dollars américains/an. Pour son appui à l’éducation, la Banque Mondiale compte débourser 800 millions de dollars américains sur quatre ans dans le cadre de son projet EESSE (Emergency Equity and System Strengthening in Education). En mai 2021, elle a décaissé 100 millions de USD comme première tranche de financement.
  3. Ces chiffres sont en pourcentage du PIB.

Congo Challenge-RDC : Dynamique des finances publiques au mois d’Août 2021

Les données du CTR (Ministère des Finances) font état d’un déficit de 165 056 millions de CDF enregistré par le Trésor Public à la quatrième semaine du mois d’Août contre un déficit de 154 153 millions de CDF enregistré le mois précédent à la même période. Suivant ces statistiques, ce déficit est le fruit d’une augmentation des dépenses plus importante que celle des recettes mobilisées. Toutefois comme cela a été le cas au mois de juillet, et compte tenu des performances financières qu’ont enregistrées les régies financières congolais depuis près de 5 mois passés, il est possible que cette situation s’améliore d’ici la clôture du mois.

Dynamique des soldes budgétaires de janvier à août 2021 (en millions de CDF)

En effet, il s’est effectivement observé une légère hausse de 1,1% des recettes collectées entre juillet et août 2021 à la quatrième semaine, soit un passage de 720 637 millions de CDF à la quatrième semaine de juillet à 728 591 millions de CDF à la même période du mois d’août 2021. Cette performance est en grande partie tributaire des efforts de la DGI et de la DGDA qui y ont contribué à 80,9%, la DGRAD a ainsi contribué à près de 18,0% aux recettes publiques à la quatrième semaine d’août 2021 tandis que le secteur pétrolier a contribué à hauteur de 1,1%.

Accroissement des recettes totales et des dépenses totales entre juillet et Août 2021 (en %)

Par ailleurs, comparées aux deux mois précédents, les contributions des recettes fiscales à la quatrième semaine d’août sont supérieures à celles de juin et inférieures à celles de juillet à la même période. Toutefois, les performances de la DGRAD de ce mois sont inférieures que celle réalisées en juin et égales à celles de juillet 2021. La figure 3 compare les niveaux de contributions des régies financières, à la quatrième semaine, entre juin et août 2021.

Quant aux dépenses publiques, elles sont passées de 1 000 466 millions de CDF, fin juillet 2021, à 893 647 millions de CDF à la quatrième semaine d’août 2021. Pour ce qui est de la qualité de cette dépense, il s’avère que 51,5% des dépenses de la quatrième semaine d’août était destiné aux salaires des fonctionnaires alors que seulement 6% de ces dépenses était affecté aux investissements publics.

Ceci demeure une nette amélioration de la qualité des dépenses dans ce sens qu’il y a eu accroissement en dotation des dépenses en capital, ce mois, comparées à celles observées à la fin du mois précédent comme le révèle la Figure 15.

Comme rappelé dans les mensuels précédents, cette mode d’articulation des dépenses publiques ne rencontre pas les exigences d’une politique budgétaire orthodoxe qui voudrait un niveau des dépenses productives (investissement public) minimum à la hauteur de 40% des dépenses publiques.

Toutefois, Congo Challenge réitère ses recommandations relatives à la qualité des dépenses publiques et donc à la discipline budgétaire au niveau des pouvoirs publics étant donné l’importance ainsi que la pertinence des contraintes électorales, sécuritaire et de pauvreté auxquelles fait face le pays.

Fin de l’intervention américaine en Afghanistan : Brève lecture sur les raisons, les coûts, les résultats et les perspectives. / Congo Challenge

  1. Contexte historique

L’Afghanistan est en conflits armés depuis plusieurs décennies, se trouvant à l’intersection des intérêts géostratégiques de plusieurs puissances, dont la Chine, la Russie, l’Europe et les États-Unis (Madrid, 2012). La violence n’est donc pas un phénomène nouveau pour ce pays enclavé de l’Asie centrale. Reunion (2007) situe le début des hostilités vers la fin des années 1970, plus précisément avec la chute du régime en 1978 et l’arrivée au pouvoir du Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan (PDPA).

La prise du gouvernement de Kabul par le parti PDPA a entraîné l’invasion du pays par l’Union soviétique, une occupation militaire qui a duré jusqu’en 1989, soit durant dix ans. Lorsque les troupes soviétiques ont perdu la guerre afghane et se sont retirées, l’Afghanistan est alors plongé dans la guerre civile entre les différents groupes de mujahideens qui revendiquaient le pouvoir central. Cette situation demeure l’un des épisodes historiques les plus inquiétantes pour le peuple afghan puisque la violence avait atteint des proportions extrêmes dont les crimes sont restés impunis à ce jour.

Par ailleurs, un de ces groupes a réussi à se démarquer et à consolider son pouvoir sur la quasi-totalité du territoire, ce sont les talibans qui, en 1996, ont pris la ville de Kabul et instauré un régime politique strict. Toutefois, même si cette prise de pouvoir a constitué, pour les afghans, une réjouissance à cause de la fin de la guerre civile, l’arrivée des talibans n’avait pas garanti la fin de la guerre et de la violence. Ainsi, il y a eu une institutionnalisation de la violence sous le régime Talibans, particulièrement celle faite aux femmes (Gannon, 2005).

C’est ainsi que, après les attaques du 11 septembre 2001, les États-Unis sous l’égide de l’OTAN et avec l’appui militaire de leurs alliés, ont envahi l’Afghanistan à la recherche des « terroristes » d’Al-Qaeda ayant perpétré et organisé les attentats ayant eu lieu sur le sol américain. Cette période a été beaucoup plus longue que prévue : débutant en 2001, elle s’est poursuivie jusqu’en 2014, année où les États-Unis ont commencé à retirer leurs troupes du pays. Au regard des événements actuels, il est de plus en plus certain que la date du 31 août est l’ultimatum accordé par les Talibans pour la présence américaine sur le sol Afghan. Ainsi, la période historique allant de 2001 à 2021 sera donc considérée comme « post-guerre », bien que les opinions soient très mitigées sur le sujet (Anctil, 2015).

2. Raisons de l’invasion militaire

Partant de la vision de Mearsheimer (2015), la décision des États-Unis, comme grande puissance, de pousser l’intervention internationale (l’OTAN) en 2001 contre le régime taliban était justifiée. Ainsi, depuis le 11 septembre 2001, le terrorisme international, et surtout le fondamentalisme religieux islamiste, est donc devenu le cheval de bataille des États-Unis afin d’éviter une autre attaque sur le sol américain.

Pour Gilpin (1996), cette intervention devrait s’inscrire avant tout sous l’angle du calcul rationnel coûts-bénéfices, autant du point de vue moral que matériel. Les Etats-Unis devaient intervenir puisque ses dirigeants ont considéré que la guerre contre les Talibans était une bonne réponse face à la menace de ses « intérêts vitaux » (Macleod, 2010a). Sous cet angle, la sécurisation de l’État afghan est devenue une priorité pour l’intérêt national américain, la survie de son État et le maintien de son statut de puissance hégémonique.

De ce fait, l’invasion militaire était justifiée par « l’existence d’une menace clairement établie contre les intérêts nationaux de l’État agresseur » (Macleod, 2010a). De plus, les États-Unis en 2001 étaient en position de pouvoir faire face à la menace que représentait l’Afghanistan comme État « failli » car même si l’attaque du 11 septembre avait causé beaucoup de victimes, la puissance matérielle et économique des américains n’était toujours pas fondamentalement remise en cause et les USA avaient réussi à mobiliser l’intérêt international dans sa lutte contre le terrorisme, qui s’avérait être une menace réelle pour plusieurs pays et leur sécurité (Walt, 2001, 2002). 

3. Nombre estimé des soldats américains et ceux de l’OTAN

Jusqu’en juillet 2016, l’intervention militaire américaine avait maintenu près de 9 800 soldats sur le sol afghan dont 6 800 sous le mandat de l’OTAN avec la mission « Resolute Support » et 3 000 soldats américains avec l’opération « Freedom Sentinel », et ce, dans le but de former les forces afghanes afin qu’ils entreprennent des opérations militaires efficaces contre le terrorisme (ECP, 2015). 

4. Coûts économiques et humains

Les conséquences de l’invasion militaire américaine sur le sol Afghan sont néfastes pour l’économie américaine. En effet, plusieurs arguments attestent que le maintien des troupes américaines et de l’OTAN ne pouvait plus être financièrement soutenu étant donné les multiples fronts sur lesquels se déploient lesdites troupes (Jones, 2010).

Mearsheimer et Walt (2016) ont estimé les coûts économiques et humains de la guerre en Afghanistan à près de 4 000 milliards d’USD et des pertes en vies humaines de 2 500 soldats américains avec plus de 20 000 soldats américains blessés.

À cela s’ajoute les constantes violations des droits fondamentaux en plus des milliers de victimes de la guerre : 165 000 personnes auraient perdu la vie entre 2001 et 2016, dont 31 000 civils (Watson, 2016) et des millions de blessés.

5. Résultats de l’intervention américaine

L’objectif initial de la présence américaine sur le sol Afghan était de forger « un État moderne et compatible avec les intérêts américains où les forces afghanes auraient le monopole du pouvoir » par la modernisation de l’armée et l’instauration du régime démocratique.

Malheureusement, les évidences empiriques ont montré, qu’au stade actuel, cet objectif est très loin d’être atteint car le pays n’a pas pu refléter ces caractéristiques en 20 ans (Smith, 2009a). Les situations sociales, économico-politiques ainsi que sécuritaires demeurent précaires. En plus, le gouvernement de Karzai s’est finalement avéré très corrompu et avec un très faible degré de leadership en dehors de la capitale.

En effet, malgré les efforts très coûteux conjugués et la très longue durée des conflits américano – Taliban, les résultats de l’intervention de 1’OTAN sont très peu tangibles (Jackson Jr., 2010). La sécurité s’est donc, au contraire, largement détériorée depuis 2006 et la menace talibane ne s’est pas estompée, mais plutôt complexifiée (Tripathi, 2014). Ainsi donc, les vingt (20) années de guerre en Afghanistan n’ont servi ni le peuple afghan, ni le peuple américain car la menace terroriste pèse toujours de plus en plus sur le sol américain. Au contraire, la situation est encore devenue plus complexe : (i) les activités terroristes sont à la hausse au Moyen-Orient ; (ii) la menace de Daesh pèse sur l’Afghanistan ; (iii) les pourparlers de paix avec les talibans n’ont pas abouti et, jusqu’à ces jours,  les forces policières et militaires afghanes ne sont toujours pas en mesure de faire face à l’instabilité et la violence (Obama, 2016Chaudet, 2016).

Ainsi, d’aucuns pensent que, l’insistance des États-Unis à rester sur sol afghan est non seulement injustifiée en termes d’intérêt national, mais elle est aussi contre-productive pour assurer la sécurité de l’État américain sur le long terme. Vue autrement, l’occupation actuelle de l’Afghanistan ne garantit en rien la sécurité nationale ni l’élimination de la menace terroriste à l’origine de l’invasion militaire. Les États-Unis devraient donc accepter la défaite et retirer leurs troupes de l’Afghanistan (Mearsheimer, 2009).

6. Perspectives

En termes de perspectives, avec la prise de contrôle de l’Etat afghan par les talibans, une hausse de degré d’incertitude est projetée avec des fortes violences des populations, dont les femmes en particulier. Cette situation   aura certainement comme corollaire une détérioration du tissu économique afghan avec des dégâts tant financiers que matériels.

Au plan politique et sécuritaire, il est très probable que l’on assiste à des épisodes des années 80s et 90s s’accompagnant des hausses des cas de violation des droits de l’homme, des conflits tribaux et ethniques et donc de l’instauration d’une instabilité politique et sécuritaire laquelle viendra approfondir le degré de fragilité de cet Etat.

Au plan international, sachant que l’Etat afghan dépend largement de l’aide au développement, il est tout à fait envisageable que cette dernière constitue un outil de négociation entre la communauté internationale et le pouvoir taliban étant donné que l’Afghanistan attend des financements des bailleurs internationaux à la hauteur de 12 milliards de dollars pour la période 2021-2024 et particulièrement le FMI qui se doit de verser la dernière tranche de sa « facilité élargie de crédit », destinée à soutenir une économie affectée par la crise sanitaire liée à la Covid-19, soit 105 millions de dollars américains.




Congo Challenge : Bilan de la Covid-19 en République Démocratique du Congo

La Covid-19 (Coronavirus disease 2019) est l’un des faits contemporains ayant considérablement marqué l’économie mondiale. Depuis son apparition en Chine, en décembre 2019, elle s’est rapidement propagée dans le reste du monde, au point d’être déclarée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme une urgence de santé publique de portée internationale en date du 30 janvier 2020, puis élevée au rang de « pandémie » le 11 mars 2020 par cette même institution. Depuis lors, les gouvernements de plusieurs pays ont mis en œuvre plusieurs mesures de santé publique destinées à limiter la propagation de ce virus mortel.

En République Démocratique du Congo (RDC), le premier cas de la Covid-19 a été signalé le 11 mars 2020, et le premier décès fut enregistré dix jours après. C’est en réaction à cette situation urgente que le Président de la République décréta le 24 mars 2020 l’état d’urgence sanitaire et le confinement de la ville de Kinshasa, capitale du pays. Au 22 août 2021, la situation épidémiologique indique un total de 54 009 cas confirmés et 1 053 morts enregistrées (cf. Figure 9).

Il faut noter que la tendance du cumul des deux indicateurs sanitaires représentés dans la Figure 9 ci-dessus ne devrait nullement susciter des inquiétudes. Bien que le nombre total de contaminations ait dépassé la ligne de 50 000 et que le nombre total de décès ait franchi la barre de 1 000, ces chiffres ne sont pas significatifs lorsqu’ils sont rapportés au volume de la population, lequel est estimé à près de 90 millions d’habitants[1]. Pour éviter ce biais d’interprétation, l’on recourt généralement à l’examen d’une autre variable : le nombre de nouveaux cas quotidiens. Cet indicateur est plus approprié car il permet de mesurer l’ampleur avec laquelle la contamination évolue quotidiennement. La Figure 10 retrace l’évolution de cette variable depuis l’enregistrement du premier cas testé positif à la Covid-19 jusqu’au 22 août 2021.


Congo Challenge : PLAN DIRECTEUR D’INDUSTRIALISATION DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Le Gouvernement a adopté en conseil des ministres le vendredi 9 juillet 2021, le Plan Directeur de l’Industrialisation (PDI) de
la RDC.

Congo Challenge, le cabinet d’étude est honoré d’avoir accompagné le Ministère de l’industrie dans la Conception de ce plan.

Voici ici les objectifs stratégiques poursuivis par le gouvernement dans sa politique d’industrialisation de la RDC

Congo Challenge : Le Pétrole un produit stratégique

Le pétrole constitue un produit stratégique de l’économie industrielle contemporaine. Depuis le début de l’année 2021, les cours du pétrole connaissent une tendance haussière. Après avoir reculé légèrement au mois de mars 2021 (Un baril du pétrole Brent s’échangeait à près de 60 USD), les cours ont rebondi au mois de mai 2021 jusqu’à atteindre 78 USD le baril du pétrole Brent en début juillet 2021 avant de replier à 70 USD le baril au 19 juillet 2021 suite à l’annonce de l’augmentation progressive de la production par les membres de l’OPEP et leurs alliés.

En RD Congo, la fin du mois de juillet 2021 a été caractérisée par le changement de la structure des prix de ce produit stratégique, suscitant le mécontentement des sociétés pétrolières en RDC. Depuis le 28 juillet 2021, le Ministère de l’Économie a mis à jour les tarifs des produits pétroliers sur l’étendue du territoire national, eu égard à la progression observée du « Prix Moyen Frontière Commercial (PMFC) ». Si l’augmentation des prix du carburant est significative de la zone Sud-Est du pays (Lubumbashi), la variation enregistrée dans la zone Ouest (Kinshasa) reste cependant assez dérisoire.

En réaction à cette nouvelle grille tarifaire de l’or noir, les sociétés pétrolières congolaises ont exprimé leur insatisfaction, étant donné l’accroissement des frais variables supportés et l’amoindrissement des marges commerciales. En moyenne, les sociétés pétrolières enregistrent une perte de l’ordre de USD 2,5 millions et pour combler cela, le gouvernement actuel s’est engagé à payer régulièrement le manque à gagner.

Congo Challenge : Dynamique des prix au mois de juillet 2021

Le rythme de formation des prix des biens et services n’a pas connu une accélération considérable au cours du mois de juillet 2021. Le taux d’inflation hebdomadaire étant évalué à 0,065% à la quatrième semaine du mois de ce mois. Quant au taux d’inflation en glissement annuel, il s’est situé à 7,159%, un niveau significativement inférieur à celui de 9,453% enregistré à la clôture du mois précédent. S’agissant du taux d’inflation annualisé, ce dernier révèle que, toutes choses restant égales par ailleurs, l’inflation atteindrait 4,831% à la fin de l’année 2021, ce qui constitue une nette amélioration par rapport aux prévisions du mois dernier qui la situait à 4,911%.

Ces perspectives de faible accélération des prix peuvent être contrecarrées par la troisième vague de la Covid-19. Si la vitesse de contamination ne se décélère pas amplement, l’inflation pourrait évoluer vite à la hausse, cette situation qui amenuiserait le pouvoir d’achat de la population.