L’indice de complexité économique (ECI) est une mesure développée par les chercheurs Ricardo Hausmann, César A. Hidalgo et leurs collaborateurs à l’Université Harvard. Il vise à évaluer la diversité et la sophistication des exportations d’un pays pour mesurer la complexité économique de ce pays. L’ECI évalue la complexité économique en se basant sur la structure des exportations d’un pays. Il prend en compte à la fois la diversité des produits exportés et la sophistication de ces produits. Un pays est considéré comme économiquement complexe s’il exporte une grande variété de produits sophistiqués. En revanche, un pays est considéré comme économiquement moins complexe s’il exporte principalement des produits moins diversifiés et moins sophistiqués.
D’après les données illustrées dans la figure ci-dessous, la République démocratique du Congo (RDC) se classe au 131e rang (sur 133) des pays les plus complexes selon l’indice de complexité économique (ICE). Par rapport à une décennie précédente, l’économie de la RDC est devenue moins complexe, perdant 7 places dans le classement de l’ICE. Cette baisse de complexité de la RDC est due à un manque de diversification des exportations.
Les recherches de la Growth Lab montrent que les pays dont les exportations sont plus complexes (c’est-à-dire fortement diversifiés) que prévu compte tenu de leur niveau de revenu croissent plus rapidement. La croissance peut donc être stimulée par un processus de diversification des connaissances afin de produire un ensemble plus large et de plus en plus complexe de biens et de services. Toutefois, l’analyse des principaux produits d’exportation de la RDC montre que ses produits exportés sont peu diversifiés, moins complexe et sont concentrés sur les métaux.
La République démocratique du Congo a connu un modèle de croissance des exportations statique, la plus grande contribution à la croissance des exportations provenant de produits de complexité modérée, en particulier le cuivre et d’autres métaux de base.
La RDC n’a pas encore entamé le processus traditionnel de transformation structurelle. Cette transformation est une source clé de croissance économique, elle réalloue l’activité économique des secteurs à faible productivité vers des secteurs à haute productivité. Elle déplace généralement les activités de l’agriculture vers le textile, puis vers l’électronique et/ou la fabrication de machines. La part de marché mondiale des exportations textiles de la RDC est restée stagnante au cours de la décennie précédente ; l’électronique et la fabrication de machines n’ont pas encore décollé en RDC, limitant ainsi sa croissance économique.
La croissance des exportations de la RDC au cours des cinq dernières années a été stimulée par les métaux. Cette croissance de métaux est à son tour stimulée par l’augmentation de la part de marché mondiale de la RDC. Dans le cas de la RDC, la dépendance excessive à l’égard d’un nombre limité de produits d’exportation, tels que les minerais et les ressources naturelles, a contribué à la baisse de la complexité économique. Cela peut rendre l’économie plus vulnérable aux fluctuations des prix des matières premières et aux chocs externes.
À l’avenir, la RDC devrait être en mesure de profiter de quelques opportunités pour diversifier sa production en utilisant les connaissances existantes. Pour diversifier et rendre plus complexe l’économie de la RDC, voici quelques recommandations :
- Investir dans le développement des compétences et des connaissances : La RDC devrait mettre l’accent sur l’éducation et la formation pour renforcer les compétences de sa main-d’œuvre. Cela permettra de favoriser l’émergence de secteurs plus complexes et technologiquement avancés.
- Encourager la recherche et le développement : La RDC doit investir dans la recherche et le développement afin de stimuler l’innovation et la création de nouvelles technologies. Cela favorisera la production de biens et de services à plus forte valeur ajoutée.
- Promouvoir l’entrepreneuriat et l’investissement : Il est important de créer un environnement favorable à l’entrepreneuriat et d’encourager les investissements dans des secteurs diversifiés. Cela peut être réalisé en simplifiant les procédures administratives, en offrant des incitations fiscales et en facilitant l’accès au financement.
- Favoriser la collaboration entre les secteurs public et privé : La RDC peut bénéficier d’une collaboration étroite entre les acteurs publics et privés. Les partenariats public-privé peuvent favoriser le développement de projets d’infrastructure, de programmes de formation et de recherche, et de l’innovation technologique.
- Diversifier les exportations : La RDC devrait chercher à diversifier ses exportations en développant de nouveaux produits et marchés. Cela peut être réalisé en identifiant les secteurs où la RDC dispose d’un avantage comparatif, en encourageant la transformation locale des matières premières et en recherchant de nouveaux partenariats commerciaux. De plus, il faudrait accompagner les politiques de diversification économique de bonnes politiques industrielles afin de valoriser l’avantage comparatif de différentes industries de la RDC.
- Améliorer l’infrastructure et la logistique : Des investissements dans l’infrastructure et la logistique sont essentiels pour faciliter les échanges commerciaux et stimuler la compétitivité. La RDC devrait investir dans les routes, les ports, les aéroports et les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la connectivité et réduire les coûts de transport.